Ah, si j’étais un homme…

by • Jan 06, 2016 • LifestyleComments (0)2606

Moi si j’étais un homme, «je serais capitaine d’un bateau vert et blanc » comme disais une Tell. Je trouve qu’elle manque clairement d’ambition.

Moi, si je pouvais devenir un mec pendant une journée ou quelques heures, j’en profiterais pour biffler un pote, écrire mon prénom en pissant dans la neige et faire l’hélico-bite. J’imagine que je ne suis pas la seule à m’imaginer incarner un être du sexe opposé. Nombreux sont ceux qui doivent avoir ce type de fantasmes fantasques. Nous nous sommes tous déjà posé la question, après tout votre sexe n’est dû qu’à un hasard de gamète, mais je vais pas vous faire un cours de SVT niveau 4ème. Soyons clairs, je ne parle pas d’être trans. Je suis une femme (a priori), j’en suis plutôt fière. Et bien qu’un brin androgyne, je correspond à pas mal de clichés de genre : je raffole des escarpins, je suis la pire des langues-de-pute et je suis hétéro jusqu’à preuve du contraire. Mais bordel, j’aimerais savoir ce que cela fait d’être un homme un vrai, un tatoué ! Simple curiosité.

Tilda Swinton

Déjà je prendrais un malin plaisir à pisser sur pleins de trucs. N’y voyez pas là l’expression d’un fantasme weird mais avouez que le fait de pouvoir uriner à chaque coin de rue sans avoir à exposer la moitié de son anatomie est un luxe que je vous envie, moi, la « pisseuse » comme on dit si joliment. Le seul truc sur lequel j’ai fait volontairement pipi dans ma vie c’était un test de grossesse et c’était loin d’être un moment glorieux. Après avoir pissé sur tous les murs du ter-ter comme un clébard, je pourrais serrer la pogne à tous les FDP de mon entourage sans m’être lavé les mains. Puéril mais certainement satisfaisant.

Physiquement être un homme montre de nombreux avantages. Par exemple, vous êtes sexy au saut du lit avec votre barbe de 3 jours (ou plus) et vos cheveux en l’air. Certaines femmes craquent même pour vos poignées d’amour et votre petit bide à bière. Alors qu’aucun homme, jamais, never, ne dira « ah moi la cellulite je trouve ça trop chou » ou « mais qu’est-ce qu’elle est belle quand elle s’épile pas les sourcils ! ». Être un mec permet, de « s’en battre les couilles », expression idoine puisque justement vous avez, vous. Les couilles, parlons-en, signe de virilité absolu, de courage, de force…blablabla.  Et pourtant, elles constituent un des points faibles notoire de votre anatomie. Et quel point faible ! Je serais vous je me serais déjà plaint aux autorités compétentes. Décidément l’homme aurait bien besoin d’une mise à jour pour palier cette sacrée faille de sécurité. Alors qu’un utérus par exemple, ça c’est un organe les enfants ! Musclé, puissant, étirable, bien qu’un peu capricieux, certes. On devrait dire « porter son utérus » ou carrément « poser son utérus sur la table », ça claque, y a rien à dire.

Je présume que cette fabulation d’inversion des genres n’est pas exclusivement réservée à la gent féminine et que vous aussi messieurs, comme Michel Sardou, vous vous laissez parfois aller à imaginer être une femme. Faites le test, demandez à un mec « si t’étais une meuf tu serais comment ? » Dans 80% des cas il répondra « une grosse salope » avant d’ajouter « et je me toucherais tout le temps les boobs ». Non mais attendez les gars, c’est NOS nichons, on s’en fout de les tripoter. C’est comme si vous, parce que vous avez des couilles, vous passiez votre temps à les toucher…euh…attendez, j’ai rien dit. Et c’est quoi ce délire de rêver d’être une salope ? Un fantasme inassouvi ? Une envie d’être le « sexe faible » (expression exécrable s’il en est) ? Mes chers amis, oubliez tout de suite. Être une femme est loin d’être une sinécure. Les partisans du moindre effort baisseront les bras à la première blague misogyne, à la moindre contraction utérine, à la vue d’une simple vergetures.

Très sincèrement, n’ayant pas de frère, j’ai du mal à imaginer celui que j’aurais pu être. Notez que si mon physique masculin était calqué sur mon corps de femme, je serais certainement un nabot gringalet, genre mec fragile et poète, avec des petits cheveux merdiques et sûrement une pilosité inexistante. Mouais. Si ma bite imaginaire s’avère être proportionnelle à mes actuels boobies, on peux dire que je ne suis pas gâté(e) par la nature. De toute évidence je ne serais pas le genre de mec avec du succès auprès des donzelles. Que je sois une fille ce n’est peut être pas si mal finalement. Je peux tricher avec un push-up et en me tartinant la gueule de cosmétiques ultra-chers. Et ça c’est chouette !

Être un mâle pour un jour me permettrais d’élucider un des plus grand mystère à mes yeux, savoir ce que cela fait de bander. Oui. Parce qu’honnêtement, en tant que représentante du clan XX, je n’en ai pas la moindre idée ! Ça peut vous sembler con à vous mais moi je m’interroge. La connaissance des sensations ne peut-être qu’empirique. De même, si dans la mécanique les orgasmes masculins et féminins sont très différents, il doit en être, par extension, de même pour les sensations. Que diable messieurs ! Mais comment jouissez-vous ? Quelle frustration odieuse de me voir condamnée à ne jamais percevoir l’extase masculin que d’un oeil extérieur ! Je ne vous l’envie pas messieurs. L’orgasme féminin est certainement bien plus cool (nananère !) mais juste pour savoir « comment c’est ». De ce fait, je mettrais à profit ma journée hypothétique dans la peau d’un mec pour essayer pleins de trucs. Quitte à avoir un pénis, autant l’utiliser. On dirait le scénario d’un nanard-porno-SF. « Miss Jeckyl et M. Hyde : Effrontée le jour et chien de la casse la nuit ».

Bref, si j’étais un mec, je serais une grosse salope.

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