Salut les coquins,
Nous voici déjà vendredi et une fois de plus, le constat est aussi amer que prévisible: Oui bordel de merde, on a l’impression d’être un jour de moins puisque le lundi était férié !!!
Toute la semaine on y’a eu droit…
– Tu m’as pas dit que t’avais rendez-vous chez le coiffeur mercredi entre midi et deux ?
– Bah si pourquoi ?
– Bah… On est mercredi là !
– Oh merde !!! Avec le lundi de pentecôte j’étais persuadé qu’on était mardi !!
Alors attention. Si le lundi de Pentecôte a été officiellement et complètement férié pendant des années, la canicule de 2003 et une décision bien politico-politicienne du coquet Jean-Pierre Raffarin ont tout foutu en l’air.
Je récapitule dans le calme pour les plus jeunes ou ceux qui manquent de mémoire. Pendant l’été 2003, une vague de chaleur sans précédent traverse la France en terrassant pléthore de personnes âgées, agissant d’ailleurs de façon très positive sur le problème du financement des retraites, ainsi que sur le vignoble français qui nous a sorti un millésime exceptionnel !
C’était le mois d’Août, la France entière était partie polluer les plages et personne n’était là pour installer la clim dans les maisons de retraite, et encore moins pour “stocker” les corps de ces pauvres retraités arrivant par centaines dans les pompes funèbres hexagonales.
Bref, comme le père Raffarin s’était tiré en vacances et qu’il avait pas envie de rentrer pour faire mine de s’occuper du problème, il s’est fait taper sur les doigts en rentrant à Roissy.
– Monsieur le Premier Ministre, pendant que vous étiez en vacances, des milliers de Français sont morts à cause de la canicule et n’ont pu être pris en charge par les pompes funèbres, engendrant des images terribles pour les familles… Avez-vous pris des décisions pour que ça n’arrive plus ?
– Tout à fait ! Nous allons créer la journée de la solidarité. C’est à dire qu’à partir de l’année prochaine, le lundi de Pentecôte ne sera plus férié et les Français iront travailler au profit des personnes âgées afin de financer les climatisations dans les maisons de retraite et les hospices.
Et voilà, c’est comme ça que, en 2003, un Premier Ministre qui n’avait pas voulu interrompre ses vacances, parce que faut pas déconner quand même, nous a bien baisé et nous a ruiné une journée au soleil.
Bon, ceci dit, me concernant, j’ai toujours un petit avis sur la question: le lundi de Pentecôte, c’est barbecue. Et puis, sans déconner, je vous met au défi de me dire ce que c’est exactement que la Pentecôte. Et l’Ascension aussi d’ailleurs.
Bref, nous ne sommes pas là pour faire de l’histoire politique contemporaine, ni pour analyser le calendrier grégorien, mais, comme dans les journaux traditionnels, nous introduisons toujours avec des sujets de saison pour meubler.
En plus ils me gonflent finalement ces week-ends prolongés parce qu’on se fait chier comme des rats morts. Tout le monde se barre je ne sais où, et le pire c’est que ces cons là ont le toupet de venir se plaindre !
– Putain je suis parti ce week-end, non mais l’enfer quoi !!
– Ah bon pourquoi ?
– Bah attends, 6H pour descendre sur la côte. Sur place noir de monde, genre tu mets systématiquement une heure pour aller faire 3 courses, et alors le retour sur l’A7 lundi soir… Je t’en parle même pas. Et toi ton week-end ?
– Ah bah moi tranquille ici, pas emmerdé par le monde et par les bouchons je te le confirme !
Ces week-ends prolongés sont également l’occasion pour nous autres trentenaires ou assimilés de partir en EVG ou en EVJF. A savoir enterrements de vie de garçon ou enterrements de vie de jeune fille.
Cette tradition qui avait un peu disparue pendant quelques temps est revenue plein fer depuis une petite vingtaine d’années. Si à l’époque cet enterrement de vie de garçon se bornait à une cuite entre potes, de temps en temps agrémentée d’une prestation tarifée par une étudiante souhaitant joindre les deux bouts, aujourd’hui c’est tout une organisation.
Alors très franchement je ne sais pas si le film Very Bad Trip est pour quelque chose dans cet engouement, mais aujourd’hui un EVG s’organise comme un sommet du G20 et est une source intarissable d’engueulades !
Entre le lieu de la connerie, les activités toutes plus intelligentes les unes que les autres, le choix de l’hôtel dans lequel 15 ivrognes vont empêcher tout le monde de pioncer, ainsi que le transport, l’organisation du bordel demande conciliabules, conclaves, réunions, débats et même conférences téléphoniques.
Alors évidemment, chacun fait le truc à sa manière et avec son budget. Certains partent à Vegas, d’autres vont juste se pinter au bar du coin déguisés en Alice au pays des Merveilles, tandis-que Barcelone, Lisbonne et Dubaï ont la côte depuis maintenant pas mal de temps.
Et pourtant, qu’importe le décor et la météo, les trois questions principales que se posent les témoins du pendu sont les suivantes:
– Comment est-ce qu’on procède pour l’enlever ?
– Comment est-ce qu’on va faire pour le rendre le plus minable possible ?
– Est ce qu’on met des putes ?
La réponse à cette dernière question est souvent la même. Une majorité dira non, tandis-que le pote un peu chaud dira que oui, argumentant qu’un EVG sans tapin n’est pas un vrai EVG, concluant sa plaidoirie par “On n’est pas des fiottes” ou, plus accusatoire “Vous êtes des putains de gays”.
Longtemps, l’idée du faux rapt a été à la mode pour venir chercher le futur marié. Bien que j’approuve complètement cette théorie stipulant que la star du week-end doive quand même en chier un minimum avant de rentrer dans le rang, cette manière de faire présente un ratio drôlerie/stress pas suffisamment intéressant à mon goût.
L’idée du faux départ est quant à elle de très très loin ma préférée. J’explique:
Un vendredi matin vers 6H, une bande de débiles débarque chez le futur marié pour l’emmener dans un lieu encore tenu secret afin de le déniaiser une dernière fois avant de mener une vie maritale saine et sans accroc. Bien entendu, au menu du petit-déjeuner pas d’ami Ricoré, mais les copains Jack, Daniel, Ricard, Chablis et “Rouge qui tâche”.
– Mais les gars, on est vendredi, je bosse moi !!!
– Mais non ma poule. C’est ton EVG. On a tout booké avec ta boite tu crois quoi ?!
– Ah ?? Bah du coup je vais attaquer le petit-déjeuner par un petit Ricard alors…
Bref, au bout de 2H le mec est plein comme une pute un jour de paye de marin et se fait embarquer dans la bagnole.
– D’où qu’on va ??
– A l’aéroport… On te dit plus rien tu verras après.
– Ah cool !! C’est marrant c’est la même route que pour aller au bureau…
Bourré mais ayant toujours le sens de l’orientation, le mec ne s’était pas trompé, puisque 5 minutes après:
– Ah bah tiens, d’ailleurs, on est pile en bas de mon bureau !!
– Bah oui tu crois quoi ? On est vendredi matin, c’est pas encore le week-end ! Allez, bonne journée, on repasse ce soir à 18H !!
Si le mec a certainement passé la journée dans une lutte continue contre son corps, la perspective de partir le soir même en EVG avec les potes a certainement du le faire tenir.
C’est bien pour ça que ce qui m’amuse le plus dans cette histoire, c’est que le mec a attendu comme un con à 18H en bas de son bureau avec sa petite valise avant de se prendre un SMS “Désolé ce n’est pas ce week-end encore… Repose toi bien !”
Dans ce cas, l’avoir fait picoler en préambule ne présente pas spécialement de danger pour la suite des hostilités, puis que le gars n’a commencé son EVG que 2 semaines après. Mais il faut tout de même faire gaffe à ne pas trop laminer le capital éthylique du pendu dès le début du week-end.
A part un estimé camarade qui a été capable de nous faire un week-end “dégustation” sans sourciller alors qu’il avait pris la plus belle cuite de sa carrière dès le premier soir, peu sont suffisamment endurants pour supporter une saloperie pareille.
“Qui veut picoler longtemps ménage sa biture” disait Jean Carmet. C’est ce qu’il va falloir essayer de faire avec le copain pour qu’il soit toujours à température mais jamais trop cuit ! Et pour cela, il faut trouver des activités…
Si les grands classiques sont toujours efficaces, genre quad, karting, accrobranches ou même saut en parachute, certaines petites drôleries plus originales peuvent créer de bons souvenirs.
La course à dos de poney est souvent pépite, tandis que la farce du faux saut à l’élastique peut aussi créer la sensation.
Pour ça rien de plus simple. Vous bandez les yeux du mec, puis vous lui faites faire un tour en bagnole pour l’amener au bord d’une piscine en lui faisant croire que c’est un saut à l’élastique. Evidemment, il gueulera, protestera, vous insultera même probablement, pendant que vous lui fixerez un faux élastique aux jambes. La gueule qu’il fera quand vous le pousserez dans la piscine vaudra son pesant de cacahuètes, tandis-que sa réaction en sortant la gueule de l’eau sera carrément priceless.
Dans tous les cas, cet EVG sera une mine d’or pour les photos du traditionnel mais pourtant pas indispensable powerpoint concocté par les témoins pendant leurs discours.
Vous savez, la fameux discours qui interrompt le diner, qui n’est compris que par un gros quart des invités et qui fera passer le marié pour un alcoolique irresponsable auprès de sa nouvelle belle famille…
TGIF les amis !!
6,931 total views, 2 views today