Salut les coquins,
La semaine se termine paisiblement et force est de constater que le Lyonnais qui se plaint de la crise s’est quand même bien barré au ski pendant les vacances.
Autant quand je vois cette horde de peignes cul partir polluer les plages pendant les ponts de Mai, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. Mais quand on touche aux vacances de février c’est pas pareil. Déjà parce que ça me rappelle mes vacances d’enfant avec papa et maman, mais parce qu’en plus, j’adore la montagne.
J’aime les vacances au ski parce que c’est pas loin.
J’aime les vacances au ski parce qu’on fait du ski.
J’aime les vacances au ski parce qu’à la montagne les boites de nuit sont moches.
J’aime les vacances au ski parce qu’on bouffe comme des gorets.
J’aime les vacances au ski parce que les gros manteaux cachent mon gros bide.
J’aime les vacances au ski parce que les Anglaises montrent leurs nichons dans les bars.
J’aime les vacances au ski parce que l’air de la montagne me coupe la gueule de bois.
J’aime les vacances au ski parce que les Parisiennes de 20 piges sont pas là que pour bouffer de la peuf.
Concernant ce dernier point, last but not least, il est un fait que je remarque chaque année lors de mes week-ends montagnards: pendant les vacances au ski, les boites de nuit sont peuplées par une clientèle extrêmement jeune !!
Ceci dit, il est vrai que j’ai désormais tendance à préférer une bonne fondue entre potes en chalet plutôt qu’une gigantesque latte jusqu’à plus soif dans la mauvaise boite de nuit de la station, ayant en plus souvent tendance à sentir la chaussure de ski.
Pourtant, à l’époque de mon look de tantouze fils à papa avec gel dans les cheveux, que j’appelais “Veuches” tout en me les recoiffant des deux mains, froc délavé à mi-cuisses et toute la panoplie, j’adorais les boites de nuit de stations de ski !
Ces deux mots que sont “Palo” et “Alto” me faisaient rêver. Pas pour la ville mythique de la Sillicon Valley, mais plutôt à la boite de nuit de Megève qui attirait tous les gosses de riche de France et de Navarre. Enfin surtout de France quand même.
Que d’émotions quand l’ami Thibault R, LE mec à connaître pour sortir à Megève, nous attrapait le bras et nous disait “On va au Palo ce week-end ? y’a la soirée Garraud vendredi soir”.
A l’énoncée de ces quelques mots j’étais plus heureux qu’un archevêque en civil au salon de l’érotisme. Et puis alors, quand à 17 ans, arrivant devant une boite de nuit où s’est formée une queue de 200 mètres, on double tout le monde et on claque la bise au videur, j’étais plus fier qu’une boule de Noël en haut du sapin.
Le lundi matin, on mettait les photos de la soirée sur nos Skyblogs et on concluait par le fameux visuel “Merci à ceux qui font que la nuit est si belle à Megève” qui nous faisait passer immédiatement dans la catégorie des “tu peux pas test”.
A Megève les filles sont belles. Affirmation gratuite et subjective qui devient objective de part mon constat suivant: les belles filles sont davantage présentes à Megève qu’à Bobigny.
J’ai pas envie de rentrer dans l’analyse sociale et sociétale prouvant mes dires.
Je veux juste dire qu’on avait des copines très belles, qui s’apprêtaient et dansaient sur nous, que ces soirées étaient géniales, que tous ces souvenirs sont dans notre panthéon à nous et que je vais arrêter d’en parler sinon je vais finir par faire tomber un pétard sur fond de Janis Joplin.
Je croyais ces souvenirs de vieux combattants définitivement remisés mais finalement pas du tout. Fallait juste se remettre en scelle.
Après un apéro d’adultes avec pâté-croute, fromage, vin rouge et tout ce qui fait de nous des hommes et non des ados, nous avons quand même cru retrouver nos jambes de 18 ans et avons décidé de retourner sur les lieux de nos nombreux crimes.
Arrivés dans le bouclard, il a fallu assez vite se rendre à l’évidence.
– Bordel qu’est ce qu’on fout là ?
– Je sais pas. Toi aussi t’as l’impression de passer pour un vieux pointeur libidineux ?
Pas eu le temps d’atteindre la porte d’entrée qu’une grande gigue de 18 ans dont les jambes arrivaient à ma gorge, sac Kelly sur petit cuir Sandro, me toise du regard, s’approche et me dit “Excusez-moi, vous auriez du feu ?”. Le ton était donné.
Le videur nous regarde de haut en bas, l’air de se demander si on est bien sûrs de nous et si on ne s’est pas perdu en chemin, nous fait signe que nous pouvons rentrer avec un oeil complice, comme pour nous remercier d’être la caution “majeure” au cas où les flics se pointent pour un contrôle.
Puis nous voici dans le SAS qui nous fit tant rêver jadis.
Premier inconvénient qu’on supportait à 18 ans mais qui ne nous fait plus du tout rire aujourd’hui: la queue pour le vestiaire avec entrée payante.
Les jeunes intrépides que nous fumes étaient déjà chauds comme des baraques à frites à ce moment là de la soirée, le Adrien d’aujourd’hui était plutôt en mode “désauce” après s’être fait hurler dans les oreilles et bousculer pendant 10 minutes par des puceaux avinés et des jeunes putes à la voix stridente.
Et puis nous voilà en bas de ces escaliers qui dans mes yeux d’ado ressemblaient à ceux du Titanic, mais dans lequel Rose s’appellerait Jessica.
Arrivé dans le saint des seins (ce n’est pas une faute), rien n’a changé sauf nous.
Me raisonnant en me disant que lors de ma dernière visite ici, les fesses que je suis en train de mater étaient encore dans une couche, je me fraye un chemin en direction du bar.
On se fait dévisager par la jeunesse dorée mâle qui se dit quand même que du haut de nos 30 ans on représente une menace réelle, et on commande à boire.
Beaucoup à boire.
Dans mes souvenirs, il y’avait 2 bouteilles d’alcool fort pour 6, en sortie d’un apéro bien copieux ça suffisait bien. D’autant que chez nous aussi on a le fameux pote qui commande une bouteille de whisky sortie de nul part à 4H du matin quand plus personne n’est capable de compter jusqu’à 1…
Une fois bien en forme, l’idée de séduire une jeune michto nous quitte. Enfin, c’est pas qu’elle nous quitte, c’est qu’on a bien conscience qu’on n’arrivera plus à articuler quelque chose d’intelligible.
Ce qui nous amuse davantage, c’est surtout d’ “aller sur la piste de danse pour faire chier les merdeux”. Si la palme revient très nettement à l’ami Ben qui s’est amusé à danser sur toutes les tables occupées par des Parisiens à mèches, frôlant la bagarre à maintes reprises, j’ai moi aussi tiré mon épingle du jeu en expliquant à toutes les filles “meulées” que leurs seins étaient bien trop gros par rapport à leur âge. A cet âge, là ça se flatte…
Après m’être allongé sur le bar pour être plus proche du barman et ainsi prendre de l’avance pour les commandes, une fille qui devait vraisemblablement fêter son avis favorable au Bac et qui nous observait depuis un bon moment est venue me trouver pour sonner le glas de la soirée:
“Franchement, vous êtes les plus vieux de la boite et c’est vous qui êtes les plus cons”. C’est en lui répondant “Tu verras quand t’auras 30 piges, tu sortiras moins et du coup t’en profiteras plus” que je me suis dis qu’il était temps de rentrer.
On aura beau dire, on aura beau faire, il faut laisser les boites de nuit aux gamins pendant les vacances. Que eux aussi aient le droit de se dépuceler, de se marrer, de connaître les premières ivresses et de créer de la TVA grâce à l’argent de papa.
De toutes façons si on y va trop fort le vendredi soir on est cuit tout le week-end.
TGIF les amis !!!
36,669 total views, 6 views today