TGIF – Thank God It’s Friday | Joyeux anniversaire

by • Feb 05, 2016 • T.G.I.F.Comments (0)4866

Xinniàn kuàilè !

Ce machin est plus ou moins la traduction littérale chinoise de “bonne année”. Non, l’Effronté n’a pas vécu dans le fin fond d’une grotte depuis deux mois, c’est simplement mes agneaux que nous sommes en lendemain du nouvel an chinois ! Ce n’est pas que je considère ce jour comme particulièrement festif mais comme notre cul sera bientôt estampillé Made in China, autant se mettre à l’heure tout de suite. Terminées les petites blagues désopilantes du style “et si on débride un Chinois il court plus vite ?”, oubliés les qualificatifs de bons camarades comme chintok” , “jaunes”, ou “faces de citron”, notre économie ne nous le permet plus ! Et puis comme disait l’autre, ça va être facile d’aller se mettre sur la gueule contre un milliard de Chinois… “Et moi, et moi, et moi” aurait rajouté Jacques Dutronc.

C’est rare mais je ne peux pas démarrer ce ramassis d’inepties sans vous remercier 1000 fois pour vos petits messages et commentaires de la semaine dernière suite à la décortication vulgaire de ces histoires de chattes mal épilées. On m’a suggéré à plusieurs reprises de faire cette semaine le pendant féminin du problème en parlant des mecs trop poilus, des teubs qui mériteraient bien une coupe d’été ou des poils sur les épaules et dans le dos.

Je vous remercie de me croire capable de livrer une analyse claire et documentée sur ce problème mais j’ai peur de vous décevoir. Mon hétérosexualité crasse m’a en effet empêché, trois fois hélas, de me trouver en tête à tête avec des bites en version pré coïtales, et donc de faire figure d’autorité.

Toutefois, n’étant pas d’un naturel avare, je vous livre de manière plus que concise mon avis sur les bites totalement épilées: je trouve que ça ressemble à un poulet déplumé. Ceci dit, si une fille qui se sentirait un peu la Claude Levi-Strauss de la teub souhaitait nous livrer son analyse à ce sujet, qu’elle se manifeste, nous lui ouvrirons grandes les portes de l’Effronté.

Voilà.

Pas une semaine que nous sommes en février et nous avons pourtant déjà eu le temps de nous farcir les rois de la blague, princes du chatouillage de dessous de bras et empereurs du rire convenu et poli. Mes amis, l’heure est grave. Déjà que tous les ans on se fait rôtir les rognons avec les “Bah dis donc, 28 jours, on devrait nous baisser le loyer vu qu’on a 2 jours de moins”, voilà que manque de bol nous sommes en 2016 en année bissextile.

Et quelle est la question que les gens se posent le plus à propos des années bissextiles ?

“Et du coup un mec qui nait le 29 février il fête son anniversaire tous les 4 ans ou pas ?” 

En parlant d’anniversaire, et je l’avais plus que largement sous-entendu lors de mes dernières sorties hebdomadaires: me voilà plus vieux d’une année. Si le principe même de l’anniversaire reste plutôt sympathique avec les coups de fil, les SMS, les wall posts Facebook de mecs disparus de la circulation depuis des lustres ou les photos par dizaines de femmes nues ayant griffonné “Joyeux anniversaire” au rouge à lèvres sur leurs seins, il faut admettre que ça passe de plus en plus vite, qu’on encaisse moins les saloperies, qu’on parle du bon vieux temps… bref, qu’on vieillit quoi !

Depuis que j’ai 29 ans, c’est à dire 6 jours, on me sort inlassablement et avec la même impression de donner dans l’originalité “Dis donc, dans un an t’as 3o ans”. Lors du déjeuner d’anniversaire en famille du dimanche, ma mère puis ma grand mère m’ont sorti coup sur coup “Et alors toujours pas de fiancée à nous présenter ?” en me faisant comprendre qu’il s’agissait là d’une anomalie et les cadres dynamiques modèles me regardent comme si j’avais le syndrome de Peter Pan parce que je suis encore en coloc et que je n’ai pas investi dans un appartement “hyper sympa, dans un quartier à fort potentiel avec une plue-value quasi assurée”. 

Si vouloir faire jeune est par essence un souhait de vieux, j’ai moi-même souhaité recevoir les copains dans le rade de notre fin d’enfance et de début de jeunesse. Le 42 pour ne pas le nommer.

Tous les vieux ont leurs bars de jeunesse.

Quand on a 22 ans et qu’on passe devant le troquet qui accueillait les binouses du vendredi après le bahut, on se fait déjà la réflexion auprès des potes, comme pour se sentir expérimenté “Putain les gars, on en a descendu des roteuses ici”.

Et donc à 29 ans, on retourne dans le biniou dans lequel on a absorbé à l’entonnoir des trucs absolument imbuvables comme la Vodka Pamplemousse dont j’étais particulièrement friand, et dans lequel nous avons administré nos premières levrettes en cabinet avec les lacets qui nageaient dans la pisse. Mes enfants, que c’était bon.

Bref, c’est donc là bas que ça s’est passé et j’ai pas peur de dire que chacun a pris ce qu’il était venu chercher, que ce soit une cuite ou une jeune majeure à la miche ferme.

Bien évidemment j’étais ravi de passer cette soirée avec mes potes, de voir ceux qu’on ne peut plus voir autant qu’on le voudrait, trinquer avec le pote descendu spécialement de la capitale, présenter deux bons potes qui ne se connaissent pas eux-mêmes, et avouons le de me faire gâter comme jamais. Ces soirées d’anniversaire sont invariablement des associations de malfaiteurs avec des capitaines de plusieurs sélections de prestige prêts à en découdre.

En fait je crois que je préfère organiser mes anniversaires moi-même plutôt que de devoir subir une surprise. Une fois on m’a fait ça, et finalement l’histoire était tellement cousue de fil blanc que j’ai du puiser dans mon répertoire de comédien dramatique pour tenter de faire croire à l’organisatrice qu’elle avait bien fait son taf pour ne pas lui gâcher la soirée.

Le soir de votre anniversaire surprise, vous ne comprenez pas pourquoi mais personne n’est dispo.

Vous écrivez à votre bande de soiffards habituels qui n’ont pas fait autre chose un samedi soir que de se rincer la glotte depuis 1999.

– Salut les gars, pour mon anniversaire on peut aller boire un verre tranquille. Soirée comme d’hab à la différence qu’on a une excuse et que je ferai peut être tomber une bouteille. Who’s in ? 

Et là, comme par magie, ces mecs là se sont tous reconvertis dans des activités bien plus culturelles.

– Hello. Joyeux anniversaire ! Dis ce soir pas possible, j’ai le spectacle de danse de ma filleule… Le truc que je peux pas rater quoi sous peine d’être traité de parrain indigne sur 3 générations. On se rattrape dans la semaine. 

– Hello lapin. J’ai pris un peu trop lourd hier soir du coup je te promets rien… On se tient au jus dans la journée !

Vient enfin le SMS du mec qui se croyait plus fin que les autres en ne refusant pas la soirée, genre potentiellement je suis dispo, mais pas tout de suite. C’est finalement ce texto là qui vous fera comprendre qu’il se trame un truc.

– Yo. Pour ce soir pas de problème mais après le dîner, j’ai les 85 ans de ma grand-mère d’abord mais on se textote pour la 2ème Mi-Temps.

Personne ne fête les 85 ans de sa grand-mère un samedi soir…

Généralement le coup de grâce de l’absence de surprise est donné directement par votre meuf, qui va trouver un subterfuge hyper discret pour vous attirer sur le lieu de la sauterie l’air de rien.

– Dis ce soir, pour ton anniversaire, je pensais qu’on pouvait se faire un dîner en tête à tête dans un nouveau resto que j’ai trop envie de tester. Ça te branche ?

Comme je l’avais vu venir à 20 bornes et que je suis taquin, je m’étais amusé à lui contrarier ses plans.

– Tu me prends vraiment pour un rustre mal élevé ! Pour mon anniversaire j’ai déjà booké un resto en tête à tête depuis 2 semaines dans un truc que je veux me faire depuis des lustres. T’avais rien prévu j’espère ?

Quel kiff ça a été de la voir devenir blanche comme une merde de laitier puis de la trimballer toute la journée dans les boutiques et la voir s’éclipser dans les cabines d’essayage pour envoyer des textos à la Terre entière pour tenter de trouver une solution au problème.

Bref, j’avais finalement été beau joueur, j’avais accepté de la suivre vers le resto en question et avait feint une immense émotion, genre suffocation de teenageuse américaine, en les voyant tous gueuler “surpriiiiiiise” derrières leurs godets de blanc.

Je le disais, on a fêté ça la semaine dernière dans notre bar de jeunesse. Alors si bien évidemment on est un peu moins jeune qu’à l’époque, les clients du bar avaient pour leur part l’âge qu’on avait lorsqu’on venait se raffiner en ces lieux…

Je ne sais pas pourquoi, mais dès lors qu’une bande de jeunes vieux cons comme nous se retrouve derrière un zinc en compagnie d’une jeunesse triomphante mais à la mèche longue et à la face de prépubère, le concours de bite commence fatalement.

“- Alors les puceaux ? On se cogne la gueule au Malibu Ananas ?” lancé sur un ton qui peut vite agacer…

– Pas du tout, là on se commande une bouteille de vodka avec du Red Bull.

– C’est pareil, c’est une boisson de tarlouze, je vais vous commander des petites douceurs et on verra si vous êtes des adultes.

5 minutes après, les vieux cons avaient gagné.

– On les a ciré les puceaux hein ? Hein qu’on les ciré ? Ça fait les marioles dans leurs frocs Dsquared mais ça tient pas les shots de Gin !

– T’as raison ma poule, et maintenant on va aller voir leurs copines, je te rappelle qu’à l’époque on se faisait tirer nos meufs par les trentenaires qui squattaient le bar, y’a pas de raison…

Alors certes on a gagné la manche nocturne, mais bordel le lendemain au réveil je suis sûr que c’est eux qui ont gagné…

TGIF les copains

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