TGIF – THANKS GOD IT’S FRIDAY | 11 Juillet 2014

by • Jul 11, 2014 • T.G.I.F.Comments (2)4922

Françaises, Français, mes chers compatriotes,

nous voilà arrivés à un moment important de l’année civile, un week-end républicain qui fait date dans notre calendrier qui ne l’a pas été longtemps (comprendront qui peuvent), mais nous voici quasi au 14 juillet !

– Alors le week-end du 14 nous on part là, parce que l’an dernier on était là bas mais pas cool du tout, et puis de toutes façons trop de bouchons pour revenir.
– Ah mois je suis resté à Lyon, on a vu le feu d’artifices depuis la buvette Saint Antoine qui faisait une soirée spéciale pour l’occasion.
– Cool !! Beau le feu ?
– Ouais TROP SYM-PA !

VOS GUEULES BANDE DE CONNES !!!!

Le week-end de 14 juillet est en effet généralement celui qui marque l’ouverture de la saison des vacances, où les grandes villes commencent à se vider au profit des campagnes, montagnes et stations balnéaires de tous horizons. Vous aviez la paix dans votre cahutte de Port Barcarès ? Et bah profitez en les gars, on vous envoie nos peignes-culs armés de leurs vilaines bagnoles couvertes de leurs rideaux pare-soleil Bob l’éponge et de leurs vilains gosses qui vont venir hurler sur les plages.

Et ne soyez pas trop véreux, nous on se les coltine toute l’année !

Mais revenons au week-end du 14 ! Très généralement, les plus riches d’entre nous s’enjaillent dans leurs villas tropeziennes ou cannoises, les plus chics rejoignent l’Atlantique “même pour 4 jours, ça me fait tellement de bien !!” et les ploucs dont je fais parti restent sur leurs appuis en capitale des Gaules, histoire de voir un peu nos fiches d’impôts locaux s’envoler dans le ciel.

Pardon pour cette dernière phrase de gros connard que j’entends tous les ans devant le feu d’artifices…

On est d’accord, le 14 juillet est surtout la fête nationale des artificiers, des vendeurs de merguez et, tout de même, de goodies tricolores de plus ou moins bons goûts. Je n’espère évidemment rien vous apprendre en vous disant que le 14 juillet est le jour de la prise de la Bastille, prison parisienne située à l’époque sur la place où notre bienaimé François a fêté sa victoire le 6 mai 2012 et où l’exilé fiscal Yannick Noah est venu pousser la chansonnette pieds nus après avoir garé son Range Rover Sport noir tout neuf.

Si cette page là de notre histoire est connue par toutes et tous, du moins dans les grandes lignes, j’ai tout de même l’envie et l’ambition de vous remettre un peu dans l’ambiance de l’époque.

Si l’idée générale est que la révolution française a débuté ce fameux 14 juillet 1789, elle a pourtant commencé le 5 mai de la même année par l’élection des députés aux Etats Généraux. Pour faire simple, les pécores pensaient être mieux représentés dans les arcanes du pouvoir après ce vote, ils ont vite compris qu’ils avaient pris un pouce bien placé et que concrètement ils allaient pas commencer à pouvoir pisser face au vent tout de suite.

Plus globalement, Louis XVI feinte de céder face aux Tiers-Etats, explique qu’il est préoccupé par leur situation, mais il leur envoie quand même 20000 troupes au cul pour être bien certain que les haricots seront verts le jour de la récolte. Arrive le mois de Juillet où le roi chie dans la colle, renvoie les ministres libéraux et pense arrêter seul un peuple qui n’a rien à se foutre sous la dent depuis des semaines.

Et puis vint le coup de grâce. On pense avoir tout connu avec Cécilia Sarkozy qui ne va pas voter pour son mari, Carla Bruni et sa chatte qui peut faire allume cigare, puis la mère Trierweller cocue jusqu’à la moelle mais qui se permet de faire la belle, mais la meilleure première dame de l’histoire reste tout de même Marie-Antoinette.

A un peuple qui subit la famine, qui vient réclamer du pain sous les fenêtres du Louvre qui n’a pas toujours été un musée, elle aura cette phrase mythique “ils n’ont pas de pain ? Ils n’ont qu’à manger de la brioche !“. On a faillit gober le coup de l’humour auvergnat dans les blagues racistes de Brice Hortefeux, mais la reine n’a pas réussi à faire passer sa boulette pour de l’humour autrichien.

Contrairement à ce qu’on pense, les révolutionnaires, qui n’étaient à ce moment là que des émeutiers, ne sont pas venus à la Bastille pour libérer des copains ou pour briser un symbole de l’absolutisme, mais simplement pour y chercher de la poudre. Tradition qui ne s’est d’ailleurs pas démentie depuis, Bastille étant un coin où beaucoup de Parisiens se rendent encore régulièrement pour y trouver de la poudre. En juillet 1789, seulement 7 prisonniers se trouvent dans la Bastille, tous enfermés à la demande de leur famille car délinquants sexuels et issus de la noblesse ou de la bourgeoisie.

Après avoir décapité le gouverneur de Paris et le prévôt des marchands, les révolutionnaires s’offrent une petite ballade dans Paris au coucher du soleil en trimballant les têtes de leurs anciens maîtres au bout de leurs bâtons.

Lorsque le roi Louis XVI sera averti par la Rochefoucauld de ce qu’il se tramait à Paris, il eut cette phrase célèbre: “c’est une révolte ?” “Non Sire, c’est une révolution !

En juin 1791, alors que le pays est dans un beau bordel, comme après toutes révolutions, le roi qui a bien compris qu’il allait finir la tronche dans la guillotine, décide de tenter se barrer en Autriche, terre natale de sa chère et tendre épouse. Mais quand le destin s’acharne il ne vous laisse pas tranquille 5 minutes, la famille royale se fait gauler à Varennes, charmante bourgade ardennaise où un maitre de Poste physionomiste dénonça le convoi aux autorités locales après avoir reconnu Louis XVI grâce à son portrait sur les pièces d’or… Pas con le gars ! Et comme les intuitions du roi furent bonnes, on lui coupa la tête place de la Révolution, ancêtre de la place de la Concorde, au pied de l’obélisque qui d’ailleurs n’était pas encore là, face à l’arc de triomphe qui n’y était pas non plus.

Enfin tout ça pour dire que cette révolution française a été un sacré merdier mais fut un cas sans précédent dans le monde. L’égalité supposée entre tous les citoyens, la déclaration des droits de l’homme et tout le tralala sont dans le patrimoine de la France et sont une fierté mondiale. Même si aujourd’hui nous chions dans notre froc dès qu’un Asiatique refuse de nous livrer pour défaut de paiement, Paris et la France sont tout de même reconnus partout dans le monde pour cette révolution et explique pourquoi nous sommes encore la première puissance touristique mondial malgré notre temps de chiotte, nos grèves et notre niveau déplorable en Anglais.

Le week-end du 14 juillet est l’occasion de rappeler la chance que nous avons de vivre et d’appartenir à une grande nation chargée d’histoire, construite par des gens courageux et visionnaires. Tâchons d’en rester dignes !

Putain si un jour je me présente en politique je sens que je vais faire chougner les grand-mères et faire mouiller les pisseuses !

Vive la République, Vive la France !

TGIF (de 3 jours !!!)

 

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