TGIF – THANKS GOD IT’S FRIDAY | 28 FEVRIER 2014

by • Feb 28, 2014 • T.G.I.F.Comments (1)5235

Ces messieurs dames bonjour,

Dernier jour de la semaine 9 de 2014 et de la semaine 4 de février. Je ne sais pas si ça vous fait quelque chose, mais pour une bestiole plutôt estivale comme moi, en finir avec les mois en “bre” et “ier” est un kiff annuel et absolu. Tous ensemble crions: Welcome Mars, ta bière, tes bonshommes verts, tes giboulées, tes heures d’été et le printemps qui revient !

Ca me donne tout à coup une idée pour mon TGIF du vendredi 21 mars, je me la note sur mon agenda Banque Rhône-Alpes (merci Stanislas) et on embraye.

Que de remarques sur mon billet de la semaine dernière. Le Parisien est donc con sur les pistes et susceptible sur Internet. De toutes façons demain vous pliez les gaules et rentrez dans votre cité lumière, vous l’embrasserez de notre part. On se croise cet été sur la côte atlantique, pull blanc-bleu sur les épaules, polo Ralph Lauren pastel col relevé et cheveux faussement pas coiffés. Douchebag quoi.

Revenons à nos moutons et parlons… études !

Sujet aussi vaste que surprenant, moi qui d’habitude tente d’aborder des choses plus légères. Néanmoins, même si les examens, partiels et mémoires ne nous faisaient pas marrer sur le moment, aujourd’hui on en garde tout de même des bons souvenirs.

En fait je pense à ça ce soir car demain j’ai un déjeuner qui s’annonce haut en couleur avec mes deux anciens responsables de diplôme. Deux personnes qui ont eu droit de vie ou de mort sur moi, qui auraient pu me virer, me faire redoubler ou tout simplement m’emmerder vu que je passais quand même nettement plus de temps au bistro qu’en amphi. Et bien quand on se retrouve dans un resto à taper une assiette de fromages en recommandant un pot de rouge, bah je me dis que ces mecs là m’ont appris exactement ce que je devais apprendre. J’explique…

En 2005, année de mon bac, seulement 3 filières étaient considérées comme générales: S, ES et L. A l’époque STG s’appelait STT et on y’allait quand on avait chié dans la colle en seconde. Ce qu’on ne savait pas, c’est que finalement pour faire une bonne école de commerce, cette filière n’était certes pas la plus rapide, mais une des plus formatrices. Bref.

A la sortie, plusieurs choix se posaient.

S: Les portes de la vie et de la fortune te sont ouvertes. Va, cours et vole. Tu es capable de t’en sortir dans tous les choix que t’offrent le Ministère de l’éducation nationale.

ES: Droit et école de commerce. Enfin à peu près tout en fait sauf les prépas scientifiques, médecine ou fac de bio. En même temps fac de bio…

L: T’as eu que des meufs avec toi pendant deux ans, tu as pu la jouer faussement artiste maudit, voire de temps en temps meilleur ami gay. Tout le monde sait que tu étais là parce que tu étais une chèvre en maths et que le seul truc qui t’intéresse est la fesse ferme. Très bien, mais ne te plains pas si derrière tu as le choix entre fac de droit alors que ça te botte pas, fac de lettres alors que quand même faut pas déconner, psycho mais c’est l’enfer de passer sa vie à écouter des suicidaires, ou d’aller te planter en école de commerce.

Tout le monde l’aura compris, si j’ai tant étayé la thèse du bac L c’est que j’y suis allé…

Faire une école de commerce c’est un peu comme être joueur de foot professionnel, on peut être troisième gardien au Stade Brestois ou avant-centre à Chelsea. En gros on a un “choix” assez large qui va du BTS MUC au lycée Youri Gagarine de Montceau les Mines à la promo Philippe Séguin, Master en ingénierie financière, à HEC Paris. Il est à noter que l’on peut d’ailleurs commencer par le BTS en Bourgogne et finir par un master à HEC, c’est tout le charme des études…

Nous autres effrontés avons entamé (et terminé me concernant) notre carrière estudiantine dans une post-bac à Lyon, école davantage réputée pour son gala en grandes pompes que pour ses programmes pédagogiques. Pourtant, nous avons tous les trois profité de ce que l’école pouvait nous apporter: voyages, stages, relationnel. Bon en fait moi je crois que j’ai surtout opté pour la catégorie agence de voyages… en étant persuadé qu’ensuite je me débrouillerai bien et en croyant en ma bonne étoile. On verra plus tard si j’ai gagné mon pari. En tous les cas pour mes 2 acolytes ça a l’air cool, ils réalisent leurs rêves et j’en suis ravi.

En fait les écoles, même pas forcément de commerce, se divisent en trois sortes:

– Les excellentes: Elles ne sont pas nombreuses en France et on les connait toutes. Polytechnique, HEC, ESCP, EDHEC, ENA, Sciences Po Paris, ESSEC, Normal Sup ou encore EM Lyon. J’en oublie et je m’en excuse. Ces écoles vont former l’élite de demain dans leur domaine et n’ont pas forcément besoin d’une grande discipline. Les étudiants qui s’y trouvent sortent de classes préparatoires chaudes braises ou débarquent avec un dossier plaqué or. Ils en ont chié pour y rentrer, ils vont encore en chier pendant, et ensuite En Avant Guingamp, les administrations et les boites du CAC 40 vont les attirer à coups de stages payés mieux qu’un SMIC, puis des salaires copieux. Bravo à eux, et profitez en.

– Les moyennes chiantes: Ces écoles savent qu’elles ne rejoindront pas les grandes mais ont quand même un peu de savoir-faire pour regarder leurs concurrentes plus faibles dans le rétro avec mépris. Ce type d’école dans laquelle j’étais peut se permettre d’imposer une discipline quasi paternaliste à ses étudiants. A ce propos, s’ils font cette école, c’est justement pour acheter un diplôme tout en se permettant de faire la bringue. S’il avait fallu bosser ils seraient pas venus… Ces écoles ont pour vocation de former de manière générale des jeunes de familles correctes, afin qu’ils puissent être à peu près efficaces tout de suite lorsqu’il faudra aller bosser dans la boite familiale, ou dans celle du meilleure pote de papa. Grâce à tous leurs stages, à ces dossiers interminables et aux coûteux (mais festifs) séjours à l’étranger, cet objectif sera largement atteint et logiquement personne ne se plaindra de leur travail.

– Les pourris: Ces écoles là, après avoir tenté leur chance sur le marché de la formation générale et classique, ont décidé de se lancer dans des niches pour survivre et attirer certains étudiants mal informés. Il y’a de tout, des écoles de commerce spécialistes du développement durable, d’autres proposant un accord avec une université américaine inconnue, ou encore de profiter de l’irremplaçable expérience d’intervenants chômeurs en fin de droit car incompétents. J’ai pas de noms à donner, mais vous pourrez trouver leur publicité dans le métro. Ces écoles ne forment à rien mais permettent à leurs étudiants d’obtenir in fine un diplôme, non reconnu par l’Etat mais signé par son directeur, et d’avoir fait la bringue en faisant croire à papa que vous deviendrez trader.

Bon bon bon, ne nous le cachons pas, à part les grandes écoles, aucune ne vous permettra aujourd’hui de sortir persuadé d’obtenir un emploi stable et bien payé.  Si vous n’êtes pas très très bons à l’école mais suffisamment intelligent, bosseur et débrouillard pour vous en sortir sur le marché du travail, faites donc une bonne petite école. On ne vous apprendra pas à résoudre la théorie du big-bang, juste à savoir les notions essentielles et à vous démerder en entreprise. Bringues, erasmus, réseau des anciens… ça vaut tout l’or du monde et c’est mieux que de rester le cul vissé à la casba.

Bon week-end à tous !!

 

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