TGIF – Thank God It’s Friday | 21 Novembre 2014

by • Nov 21, 2014 • T.G.I.F.Comments (0)2424

Amitiés sportives mes coquins,

jeudi 20 novembre, 16H05, première journée vraiment hivernale de la saison avec toutefois un ciel relativement dégagé. La nuit commence à tomber sur la France et, après une semaine de dur labeur, voici venu le temps des rires et des chants, mais aussi de pondre ce billet hebdomadaire.

Ecoutant pendant que je vous parle le célèbre tube du génialissime groupe IAM “Elle donne son corps avant son nom“, je me suis dis que nous pourrions aujourd’hui aborder le thème du plan cul. Mais comme nous sommes aujourd’hui en temps de Beaujolais Nouveau, à tout seigneur tout honneur, nous deviserons donc sur le grand rouge !

Avant de démarrer, je tiens tout de même féliciter la fille qui se reconnaîtra et qui à débarqué l’autre jour chez moi avec un pull rouge en me demandant si je voulais un Ricard. Référence à mon opus d’il y’a 2 semaines tout pile parlant des rencontres grâce aux sites Internet et/ou applications smartphone.

Le troisième jeudi de novembre n’est pas un jour comme les autres en France et dans le monde. Si d’ordinaire vous consacrez, pour certain d’entre vous, vos jeudis soirs à vous alcooliser à base de spiritueux douteux, de bières qui vous flanquent des crises d’hémorroïdes ou de pinards qui vont vous coller les dents noirs, vous savez que ce soir votre partenaire minceur sera rouge, odorant et pas forcément délicieux.

Je vous l’ai déjà dis l’année dernière à la même époque mais dans le doute j’en remets une couche:

Le 8 septembre 1951 (jour de ma fête, tu peux donc deviner mon prénom), un arrêté paru au Journal Officiel dispose que les vins d’appellation d’origine ne peuvent être vendus qu’à partir du 15 décembre. Cependant, suite aux réclamations des syndicats viticoles, une note du 13 novembre 1951 précise « dans quelles conditions certains vins peuvent être commercialisés dès maintenant sans attendre le déblocage du 15 décembre ». C’est cette note qui de fait a créé l’appellation « beaujolais nouveau ».

Bref, reprenons. 16H25, 3 SMS reçus posant la fameuse question, celle qui compte, “Poulet, tu le fais où le Beaujolais ce soir ?”. Quelques snapchats avec déjà des tronches rougies par le breuvage, assurant que “Pas trop mauvais cette année”, voire même un enthousiaste et sûrement assez honnête “Après 8 verres on ne sent plus le goût” barrant une face complètement déchenillée par la teneur en alcool du pinard caladois. Que cet homme doit être heureux à l’heure où je noircis cette page web, que cet homme sera mal à l’heure où vous les lirez.

Cette tradition du Beaujolais Nouveau a donc manifestement encore un bel avenir devant elle et nous le souhaitons. Les vignerons du coin ne roulent pas tous sur l’or et ont bien besoin du primeur pour remplir leurs caisses, tout comme les commerçants directement ou indirectement impactés par la sauterie.

Si les amateurs de grands films se rappellent de la mythique scène de la cuisine des Tontons Flingueurs, lorsque Jean Lefebvre demande à Francis Blanche et Lino Ventura “Y’aurait-il pas de la betterave ?” en se noyant dans le fameux alcool distillé maison et qui faisait des aveugles, nous consacrons cette soirée de Beaujolpif à nous demander quelle saloperie nous sommes entrain de boire. Je sais pas si cette année nous aurons encore droit aux fameux goûts de banane, de cerise ou de je ne sais quoi, tout ce que je sais, c’est que tous les ans, “j’y” trouve un goût de merde.

Mais finalement quel est le but ? Déguster un grand vin entre amateurs dans une ambiance de cave, se souciant de réaliser les bons accords mets/vins et de goûter à ce breuvage dans un verre servant d’écrin à ce bijou agricole, ou de se rincer la glotte entre bons camarades, tapant de toutes nos forces sur le zinc, implorant le patron de nous remettre l’arrière petite fille et le bon dieu de nous épargner de son armée de piverts sur nos fronts innocents. Parlons nous franchement, nous sommes une bonne moitié du monde connu à pencher gaiment pour la deuxième solution.

Oui mais le lendemain : patatra ! Enfin le lendemain dans le meilleur des cas.

Malgré un passif de fêtard plus qu’honorable et quelques hectolitres descendus en plus de 10 ans de vie apéritive, il est rare de sortir indemne de ce genre de sauteries, où ce qu’on appelle un bon plan est en fait un putain de traquenard.

N’étant pas un grand amateur des fêtes populaires, fuyant Lyon pendant la fête des Lumières, pleurant dans ma chambre le soir de la fête des musiques, restant dans les petites rues pendant le feu d’artifices du 14 juillet, c’est pourtant tout guilleret que j’envisage chaque année cette espèce de grand messe de l’alcoolisme, cet apostolat de la gueule de bois et cette procession de l’haleine fétide.

16H46, j’ai déjà un plan de bataille bien léché. On sait où aller, avec qui et dans quel but. Les coups de fil règlementaire aux clients de demain matin ont été passés, alternant selon l’interlocuteur entre la mythomanie crasse “écoutez vous allez rire, je prends mon agenda depuis Bruxelles où je suis en séminaire cette semaine et je me rends compte que nous devions nous voir demain matin” et la franchise grasse “Dis moi ma poule, ce soir j’avais zappé mais c’est Beaujolais, t’as compris que le rendez-vous qu’on s’était fixé demain à 9H je risque de pas être bien d’aplomb”. Bravo à ce client qui eut d’ailleurs une réponse parfaitement dans le thème “Putain je suis content que tu m’en parles, je comptais me brancher sur 220 ce soir et j’avais peur que tu te dises que tu bossais pour un débile. On se verra lundi, avec un peu de chance on sera remis sur nos cannes.” 

Arpentant les rues du bled à la recherche de licences 4, grande restauration, ou même un petit stand débitant la fameuse rivière rouge, le résultat devrait logiquement être à la hauteur de vos ambitions de départ: une soirée conviviale, alcoolisée et bien rigolote.

Facile pour moi de traiter ce sujet avec autant de légèreté. N’oubliez pas mes amis que ces lignes sont écrites le jeudi soir, soit encore dans l’euphorie. Un peu comme lorsque vous repensez un lendemain de mariage au moment où vous étiez entrain d’ajuster votre cravate avant de rentrer dans l’église. Vous concernant mes cadets vous devez pas être bien chouettes. Je vous souhaite donc une bonne et heureuse gueule de bois, en sachant très bien que le matin ça ira encore, après avoir malgré tout réclamé la mort au réveil, que le déjeuner de midi achèvera définitivement votre productivité, que vous aurez envie de ronquer tout l’après-midi mais que, bande de soiffards, vous céderez dès 16H30/17H au premier SMS qui fera mention des mots-clés suivants: apéro, bistro, ricard, dîner, pas tard.

Conseil de l’ami du vendredi: l’année prochaine, buvez un verre de Beaujolais Nouveau pour dire de l’avoir fait, et repassez immédiatement à votre boisson fétiche. Je ne dis pas que le réveil sera bien mieux, quoi que c’est probable, mais au moins vous aurez fait ça correctement.

Je vous épargne les détails scabreux des désordres gastriques liés à ce genre de gueule de bois au rouge, à ces minutes passées à ramper jusqu’à votre frigo dans l’espoir hélas déçu de vous réhydrater vitesse grand V grâce à un minuscule litre d’eau potable, à ce goût ignoble qui ne veut pas s’échapper de votre glotte et à cette odeur fétide qui fait de vous un parfait dégueulasse. Vous devez certainement être assez mal comme ça…

Bon week-end les copains, rétablissez vous bien et si d’aventure on vous proposait une petite sauterie dès ce soir, n’oubliez pas qu’il est important de remettre le facteur sur le vélo !

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