Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…
Salut les amis !!
25 décembre, 19H17, me voici juste rentré du sacro saint déjeuner de Noël avec l’impression pas si erronée de peser 4 tonnes. Me voici affalé sur mon canapé, le dernier bouton de mon jean ouvert histoire de pouvoir respirer et les pieds posés sur la table afin de reposer ce corps devenu extrêmement lourd.
Je vais être franc, je vais la faire courte cette semaine, non pas que j’ai la flemme d’écrire, quoi qu’en fait complètement, mais surtout nous sommes un jour férié et moi aussi j’ai le droit de rien foutre ! J’avais dans un premier temps espéré obtenir du grand manitou Tim un peu de mansuétude en cette période de fêtes catholiques, c’était sans compter sur la rigueur germanique. Me connaissant bien, il me l’a même joué sournois, me balançant un petit “toi qui détestes Noël, tu vas pouvoir nous pondre un TGIF bien corrosif, j’ai hâte”.
Méthode détestable mais manifestement efficace puisque me voici au bout du scotch, les oreilles abimées par tous ces cris d’enfants, l’estomac sur les genoux et pourtant en train d’écrire pour ce webzine chéri.
Pour les habitués de cette petite rubrique sans prétention, je ne vous apprends rien en disant que Noël n’est pas mon truc, que ça a plus tendance à me foutre la cerise que de me procurer un sentiment de joie et de magie, mais peut être que cette année je me suis réconcilié avec cette fête.
Comme tous les ans, les festivités attaquent le 24 à 20 heures tapantes, instant annuel où ma grand-mère maternelle sort son portable de son sac pour me dire “je suis en bas, descends” sans introduction ni conclusion, oubliant même souvent de raccrocher, ce qui me permet d’entendre au bout de 3 minutes “bon, qu’est ce qu’il fout ??!” donnant le ton de la soirée. Après 15 minutes de voiture, ponctuées par des feux rouges grillés, des priorités non respectées et de virages négociés avec une ou deux roues sur le trottoir, nous arrivons chez ma mère qui nous salue généralement par un chaleureux “Salut, ferme la porte steuplait on se les gèle c’est l’enfer”.
Les effusions de joie passées, une fois qu’on nous ai indiqué le chemin du porte manteaux avec une douceur propre à cette fête “laisse pas tes affaires trainer je te prie, va me ranger tout ça dans l’entrée !!”, nous sommes invités à entrer dans le salon, où trônent généralement ce que la France bourgeoise offre de mieux le soir de Noël. Saumon “Irlandais, sans antibiotiques, laisse en aux autres pour une fois qu’on puisse avoir une chance d’en goûter cette année”, foie gras maison “sans en mettre sur 3 tonnes de pain tu seras gentil” et champagne blanc de blanc “Adrien, tu t’occupes d’ouvrir les bouteilles s’il te plait, toi qui as travaillé dans un restaurant tu nous feras ça très bien”.
Le dîner gargantuesque avalé, nous passons enfin aux cadeaux. Moment tant attendu et qui nous fait tant plaisir. Mes enfants quelle profusion. J’étais définitivement le ravi de la crèche et me voici rhabillé pour l’hiver ! Ma mère m’a gâté comme un dictateur africain que ça en est à se demander si les retraites de l’éducation nationale n’ont pas été largement augmentées cette année.
Retour à la maison, déjà full et avec l’envie de partir 2 semaines en Thalasso pour retrouver forme humaine, voilà qu’on remet ça dès le lendemain midi. Fils de divorcé, il faut bien faire avec la famille maternelle et la famille paternelle.
Nous voici donc repartis le 25 à midi en direction de la capitale de l’univers, j’ai nommé Vienne, Isère, France. Berceau de la civilisation, preuve de l’existence de Dieu, donc fief familial.
Changement de décor, cousines et cousins de toutes parts, famille nettement plus catholique et accueil traditionnel de ma grand-mère “Qu’est ce que c’est que cette barbe naissante, tu t’es converti ?”, suivi par la blague annuelle de mon père ” Tu t’es rasé avec une biscotte ou t’as encore caché ton rasoir au même endroit que ton permis de conduire, celui que je t’ai offert pour Noël 2004 ?”
Convivialité, rires, partages, anecdotes, dossiers sur les absents, le fameux “tu te rappelles quand Laurence avait fait le mur ?” ou encore “C’est certainement Marion qui avait dû faire une connerie” dès que la conversation a des chances d’aboutir sur un plan foireux de votre part.
J’étais loin de me douter de ce qui allait m’arriver à la fin du repas. M’étant vautré allègrement dans la bouteille de blanc qui était stationnée sur mon côté de la table, j’aspirais à un repos bien mérité, affalé sur le canapé, regardant comme tous les ans les enfants s’ébahir devant leurs joujoux par milliers. C’était sans compter sur mon oncle, notaire aux valeurs chrétiennes et familiales affirmées, amateur de voitures anciennes et de randonnées en montagne, qui m’a fait un plan qui eut le mérite d’être surprenant:
– Adrien, cette année le sort t’a désigné, c’est toi qui feras le Père Noël !
– Quoi ? c’est à dire que c’est moi qui donne les cadeaux aux gosses ?
– Non, tu montes dans ma chambre et tu enfiles la tenue de Père Noël qui est posée sur mon lit.
J’ai déjà constaté à plusieurs reprises que le fait d’avoir des enfants et des petits-enfants pouvait engendrer des petits dérèglements à propos de ce qui est de bon goût et de ce qui est carrément plouc, mais j’espérais ne pas être touché par le phénomène.
C’est donc moi, le grand cousin, du coup grand benêt, qui descendit les escaliers, forcé par l’assistance de balancer des “Oh oh oh, c’est le Père Noël”, devant des enfants morts de trouille et ayant envie de me foutre des marmites dans la barbe.
Tout ne fut pas perdu. Prenant place dans le fauteuil mis à ma disposition pour jouer mon rôle jusqu’au bout, la première personne qui s’est assis sur mes genoux pour repartir avec sa photo souvenir fut mon père, 62 ans. Comme si ça ne suffisait pas, il appela ma belle-mère et ma grand-mère à le rejoindre pour faire une magnifique photo de famille.
Vous l’aurez compris, ce TGIF n’est en aucun cas corrosif et ne surfe pas sur le christmas bashing dont je faisais l’apologie depuis le 1er décembre. Quand tout le monde décide d’y mettre du sien, de ne pas parler des sujets qui fâchent, de profiter de cette journée pour se marrer et pour passer du bon temps tous ensemble, effectivement la magie s’opère. Il faut dire aussi que pour se fendre la gueule, j’ai une famille tout à fait remarquable, à commencer par ma grand-mère qui nous a gratifié de quelques sorties de compétition.
Et puis vient le meilleur moment de Noël. Malheureusement, tous les copains d’enfance avec qui nous passions nos vies il y’a encore pas si longtemps ont pour une bonne partie désertés… Si avant ils partaient pour Paris histoire de tenter leur chance dans la capitale, les décisions gouvernementales de ces dernières années ont poussé nombre de nos camarades hors de France.
C’est ainsi que nous ne nous voyons plus que quelques fois par an. Ce 25 décembre au soir est donc l’occasion de nous revoir tous, d’échanger, de se marrer et bien entendu de boire quelques spiritueux entre bons camarades, joyeux de se retrouver après quelques mois de distance.
Les fêtes servent bien souvent à rapprocher les êtres, ce sens là ne doit pas être perdu !
TGIF les amis, bonne digestion à tous !
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