TGIF – Thanks God It’s Friday | Bonnes résolutions

by • Jan 06, 2017 • T.G.I.F.Comments (0)11283

Salut les coquins,

Bien obligé d’y passer même si ça m’enchante moyennement: bonne année mes petites cochonnes !

Nous ne sommes que le 5 et déjà l’intoxication me guette.

– Oui Allô, comment ça va ?

– Oh bonne année Adrien ! Qu’est ce qu’il faut vous souhaiter ?

– Oh bah la santé hein ? Si j’ai la santé, je m’occupe du reste ! 

– Vous êtes encore jeune, vous en faites pas ! Enfin je vous souhaite tout ce qui vous fait plaisir.

– Merci Madame Reloue, et vous je vous souhaite quoi ? Un premier orgasme en 35 ans de carrière ?

Je ne conteste pas les traditions. Au contraire même, j’aime que l’on respecte à la lettre les coutumes qui ont fait notre identité et notre culture, même si certaines sont il est vrai un tantinet désuètes.

Mais clairement, les voeux m’emmerdent. Le fait de devoir perdre 2 minutes à répondre à une question déjà posée 9 fois me casse les bouliches et le pire c’est que l’interlocuteur n’en a absolument rien à branler de savoir quoi vous souhaiter, en sachant que comme tout le monde, ce qui nous intéresse en priorité, c’est que notre petite personne traverse cette putain d’année sans trop d’emmerdements à se foutre sous la dent. Voilà.

Bref, comment se sont passées les fêtes ? Avez-vous été gâtés ? Est-ce que vous avez eu un mal de bide du tonnerre entre Noël et le jour de l’An et surtout avez-vous pu skier ?

Ces questions posées l’air de rien ont bien souvent rythmé ces dernières semaines et nous ont donné l’occasion de rabâcher systématiquement la même chose. Et si les fêtes et le début d’année n’étaient pas uniquement conçus pour entrainer la mémoire humaine avant de retourner dans le tourbillon de la vie ?

Et puis, fatalement, arrive le temps des résolutions. La première semaine de l’année est un superbe miroir de ce que nous pouvons appeler l’effet mouton (ou brebis du troupeau, comme vous préférez).

Prenez-vous l’espace d’un instant pour un sociologue averti et contentez-vous d’observer vos contemporains.

Les premiers résultats de cette étude récréative sont à la fois sans appel et attendus:

– Les restos sont vides. Pas tant parce que les gens n’ont plus de sous, mais parce qu’ils ont pris comme résolution de faire un régime.

– Les salles de sport sont pleines. Effet domino, les tapis roulants, vélos de salle ou encore cours de Zumba sont ras la gueule de gros lards suants gras et frôlant l’arrêt cardiaque pour se donner bonne conscience. Courage aux vrais sportifs, d’ici aux 15 janvier, ils auront repris le joyeux chemin du cholestérol mais continueront de payer leur abonnement à la salle pour vous permettre de bénéficier d’installations dernier cri.

– Les pharmacies sont pleines. La fameuse résolution de l’arrêt du tabac remplissant les caisses des officines, des hypnotiseurs, acuponcteurs ou fabricants de patchs Nicorette !

Riche et noble idée au demeurant. Malheureusement, et tout le monde s’accorde à le dire, l’arrêt du tabac fonctionne principalement à la suite d’un choc, d’une maladie empêchant de fumer quelques temps ou d’un ultimatum médical.

En clair, on arrête de fumer lorsque l’on perd un proche, que l’on a la crève pendant 10 jours et qu’on décide de prolonger le plaisir de la vie sans tabac, ou parce que notre médecin nous explique qu’on va claquer dans l’année si ça continue.

Ceci dit, je vous souhaite à tous de réussir dans vos quêtes d’une vie meilleure pour vous, vos proches et votre famille.

Dans ces trois résolutions, je dois bien avouer que, moi-même, j’ai cédé à la tentation du petit régime de début d’année.

Rassurez-vous, ça fait belle lurette que j’ai abandonné de caresser l’espoir d’être beau un jour. Ceci dit, si je pouvais éviter de ressembler à la pub Pepito avec des joues de castor, une stache de narco trafiquant et un bide qui remercie le cuisinier on n’en sortira pas plus laid.

En fait, c’est pas tellement de moi qu’est venu cette idée franchement tarlouze de me faire un petit régime façon Femme Actuelle avec des haricots verts et du poisson blanc. C’est ma mère !

Après mes pérégrinations nuptiales m’ayant reconduit fissa chez maman, j’ai droit aux mêmes reflexions que quand j’avais 16 ans et que je refusais de sortir de table sans avoir terminé la bouteille de gnasse.

– Adrien, doucement avec le pain, tu vas finir gras comme un moine !

– Adrien, doucement avec le fromage, tu sais bien que c’est plein de calories ! 

– Adrien, moi je dis ça pour toi hein ? Mais je suis pas certaine que terminer le pot de rillettes après avoir saucé le jus du poulet avec la peau soit franchement une bonne idée ?

– Adrien, je rêve ou la bouteille de Ricard que j’ai acheté ce matin est déjà vide ?

Bref, après avoir passé une bonne partie du mois de décembre à rentrer systématiquement le bide en sa présence, je me suis finalement fait pincer la main dans le sac à mon retour de Megève le 1er au soir alors que je cherchais le pot de vaseline pour rentrer dans mon froc.

– Adrien, dis donc, je crois qu’il faut que tu entames un petit régime post-fêtes là ?

– Oh non non pense voir, je suis plus beau que jamais !

– Bah là c’est à dire que si je passe à côté de ton bide avec une bougie, je pense que je fais sauter la cabane. 

Et le lendemain affront suprême. Retour du boulot, une dalle à bouffer un cheval et son cow-boy, des douces odeurs de charcutaille grillée arrivaient jusqu’à mes narines avides et mes papilles affamées.

– Hello. La vache ça sent bon là dedans ? Qu’est ce qu’on a ce soir ?

– Ah bah j’ai fait des croques Monsieur pour tout le monde. En revanche pour toi, je me suis dit qu’un steak cuit sans beurre et des haricots verts seraient plus en adéquation avec ton petit régime de janvier hein ?

– Ah… Je peux mettre de la mayo avec le steak ?

Hier soir, j’ai même été surpris en train de commander un Perrier dans le petit bar du jeudi.

– Bonne année mon vieux, t’as passé de bonnes fêtes ? 

– Ouais ouais, je suis allé chez ma mère et…

– Non mais je m’en branle en fait. T’as un Perrier ?

– Tu plaisantes j’espère ?

– Non non, je suis en plein régime, un petit Perrier ça ira bien franchement.

– Comme tu voudras, mais on n’a pas de Perrier… Badoit Rouge ça t’ira ?

– Ah non mais Badoit Rouge c’est vraiment gay pour le coup non ?

– Oui, gay… et Stéphanois !

– Bon, balance moi un Cuba Libre, qu’on en finisse.

Tous les ans à la même époque, je regarde mon compte en banque et mon poids sur la balance. Ça rate jamais. L’un a fondu, l’autre a bien pris. Mais jamais dans le bon ordre.

Comme le dit ma signature mail “j’en profite pour vous adresser à nouveau tous mes voeux de bonheur pour 2017 !”.

TGIF les copains !

 

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