TGIF – Thank God It’s Friday | la pune

by • Sep 04, 2015 • T.G.I.F.Comments (0)3446

Salut les bee gees,

Cette semaine, c’est en étant très confortablement installé place 35 de la voiture 2 du TGV numéro 6607 reliant Paris Gare de Lyon à Lyon Part-Dieu (oui c’est en 1ère bébé) que je décide de consacrer ces deux heures à la rédaction du sacro saint TGIF, récréation intellectuelle du vendredi pour les grands enfants que vous êtes, ou que vous fûtes, mais que je suis aussi.

La malédiction des transports me poursuit encore et toujours. J’ai passé sous un silence pudique mon retard d’avion en juillet m’ayant permis de rentrer du Cap Ferret à 2H30 du matin un dimanche soir post EVG, ou encore mon trajet Toulon/Porto Vecchio en Corsica Ferries transformé pour l’occasion en camping pour adolescents en difficulté ou jeunes adultes alcooliques et bruyants, mais si mon trajet aller pour la capitale fut passé à côté d’un jeune type “laveur de pare-brise au feu rouge” n’ayant manifestement pas de douche à son domicile, j’ai encore tiré le gros lot en me retrouvant juste à côté du sosie officiel de Sheldon Cooper de la géniale série The Big Bang Theory.

Et comme Sheldon, il semblerait qu’il ai très envie de me parler de son boulot et de ses théories fumeuses sur le frottement des roues du TGV sur les rails, expliquant la vitesse de nos wagons Alstom. “Certainement construits et pensés à Belfort” a-t-il cru bon d’ajouter.

Bref, comme il semblerait qu’il soit en train de s’amuser comme un petit fou à résoudre des équations à 9 chiffres grâce à une application qui m’est inconnue sur son smartphone HTC, je profite du répit pour écrire mes conneries.

Si la semaine dernière on avait encore le droit de se sentir un petit peu en vacances en pouvant se retrancher derrière l’excuse du “les gens ne sont pas encore rentrés” ou encore “de toutes façons rien ne reprend vraiment avant le 1er septembre”, il semblerait que cette fois ci ce soit la fin des conneries et qu’il faille définitivement se sortir la main du calebarre. De fait, si nous parlions dans notre dernier opus de cette faculté à entamer des concours de bite sur la durée des vacances, cette semaine la compétition tourne autour de celui qui aura le plus de rendez-vous !

– T’es parti foutre quoi à Paris ?

– Faire Space Mountain ça faisait longtemps…

– Sérieux ? Tu te fais pas chier toi !

– Mais non crétin, j’avais des rendez-vous pros.

– Ah ouais ? T’avais des rendez-vous pros à Paris ? Putain mais moi c’est pareil j’ai même pas le temps de pisser tellement j’ai de boulot cette semaine, l’horreur !

Mais ferme bien ta gueule avec ta chemise aux boutons carrés et au col façon pelle à tarte qui réceptionne tes pellicules, tout le monde sait que tu ne branles rien de tes journées à part remplir des tableaux excel inutiles, donc n’essaye pas de nous faire croire que pour toi aussi la rentrée est difficile. D’autant que tu adorerais avoir des rendez-vous à plus savoir où les caler.

Alors c’est la mode, tout le monde commence ses coups de fil par “Alors cette rentrée ? Pas trop hard” afin de pouvoir entendre de la bouche d’un interlocuteur qui a déjà répété la même phrase 8 fois depuis le début de la matinée “Oh bah si un peu, on a quand même pas mal de boulot, mais enfin on va pas se plaindre c’est que les affaires marchent” ou encore “Ah si si, moi qui pensais profiter des vacances pour me reposer, je suis rentré plus crevé qu’en partant” voire même le sempiternel “Ah bah on était mieux y’a un mois non ?” généralement suivi peu après d’un rire gras.

Célibataire patenté que je suis, j’ai à peu près tous les ans la même question en rentrant de vacances. Posée différemment selon les interlocuteurs:

Ma mère:

Et alors t’as trouvé l’amour en vacances ?

Mes bonnes potes filles:

Bon et t’as trouvé une nana ?

Mes potes mecs:

T’as chopé ?

Mon coloc:

T’as niqué ?

Cette année ma réponse fut inlassablement la même, et peu importe qui posait la question, à 28 ans on ne se cache plus !

Oui j’ai chopé. A vrai dire j’ai eu droit à des punes.

A des quoi ? Des punes ?? 

En fait cette histoire de pune a commencé le premier soir. Après un dîner d’introduction façon cocktail de bienvenue du commandant, nous étions partis direction le Sail Fish, lieu festif local, afin de se dégourdir les jambes sur du son commercial et nouer des relations amoureuses.

Accoudé au bar dans l’espoir souvent déçu d’interpeller un serveur pour s’alléger d’un billet de 10 et s’alourdir d’un whisky coca, une beauté blonde engagea la conversation. Quelques minutes après avoir fait le tour des “Et alors comme ça tu viens tous les ans ?”, “Ah oui non mais de Lyon on est obligé de venir au moins 5 jours pour en profiter, y’a 7H de route”, “Vous avez eu beau temps la semaine dernière ici ? Non parce qu’en Corse on crevait de chaud” et bien sûr “En fait j’ai une boite à Lyon depuis 3 ans mais je monte souvent à Paris pour le boulot” histoire de faire un petit combo “je suis entrepreneur et je suis disposé à venir m’occuper de ton cas à Paris une fois par mois”, nous avons attaqué les choses sérieuses. A savoir: faire comprendre à la dame que si je ne suis pas contre faire de nouvelles rencontres bien qu’il faille se hurler dans les oreilles pour arriver à se comprendre à cause de la musique, je ne suis pas à l’abri d’avoir envie de lui faire faire un tour de porte bagages jusqu’à la chambre la plus proche.

Ayant manifestement trouvé une fille rigolote et qui appelle un chat un chat, je me permets assez rapidement de me montrer relativement clair sur mes intentions de fin de soirée, à savoir que nous pourrions nuitamment nous retrouver et envisager un net réchauffement dans nos relations.

– Moi je fais des punes !

Me dit-elle, l’oeil rieur et le ton intrépide.

– Des punes ? C’est à dire ?

Lancé en m’attendant tout de même à quelque chose qui allait me faire comprendre que j’avais pas le lead dans l’histoire.

– C’est des pipes dans les dunes !

Acculé dans les cordes, dans l’obligation de répondre vite et bien, c’est à dire ne pas montrer qu’on est choqué, encore moins laisser entendre qu’on est trop chaud, c’était le moment de porter l’estocade, ou au contraire de me faire transpercer par la bête.

– On peut aussi commencer par une pish non ?

Répondis-je, franchement pas mécontent de moi, avec un petit sourire en coin de faux playboy de l’Atlantique, mimant une sérénité de joueur d’échecs alors qu’en vrai j’étais en pleine crise de tachycardie ?

– Qu’est ce qu’une pish ?

– Bah… une pelle au Sailfish ?

Avec cette fois ci un grand sourire et un mouvement vers l’avant pour passer mon bras autour de sa taille, introduire un rapprochement physique et tenter le combo baiser/main mi sur la joue/mi sur la nuque.

Bon, le coup de la pish m’a été reproché par ses soins peu après. Non pas que la pelle fut de mauvaise qualité, mais le jeu de mot ne l’a pas fait rire. Dommage, moi j’aimais bien…

Enfin bref, ces amourettes estivales entamées autour de verres d’alcool dans les lieux nocturnes ne devraient plus amuser le presque trentenaire que je suis.

Mes amis adultes et responsables reviennent de vacances la tête chargée de souvenirs, de parties de pêches miraculeuses, de bébé qui a enfin réussi à dire papa, de bobonne qui avait trouvé le coin parfait sur la plage à côté de la maison, du beau-frère qui a enfin pris sa branlée à la pétanque et de la voiture qui a tenu quasiment l’aller/retour à Bandol avec un seul plein.

Moi, mon meilleur souvenir, c’était la pune.

Bon week-end moussaillons.

TGIF !

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