TGIF – Thanks God It’s Friday | Le vin chaud de l’avent

by • Dec 02, 2016 • T.G.I.F.Comments (0)9224

Salut les coquins,

Joie de se retrouver en ce premier vendredi matin de décembre, par un froid de canard qui personnellement me tonifie et me met en joie.

J’aime l’hiver parce qu’on peut cacher son gros bide d’alcoolique boulimique sous une grosse doudoune et quand même entendre des cons nous dire “T’as fondu un peu toi non ?”. 

Le mauvais côté de la chose est que nous rentrons dans la période de l’avent. Sombre et sinistre marche pas si lente que ça vers l’anniversaire du Petit Jésus qui permet à Kinder de vendre des calendriers et aux petites filles de se faire un Shokobon tous les matins en disant “Faut que je résiste et pas que je prenne celui de demain aussi”. 

Comme d’autres gros porcs, chez moi les calendriers de l’avent ressemblent à une paire de nichons ou de camel toe chaque matin grâce à des applications iPhone interdites aux moins de 18 ans mais qui permettent d’agrémenter le fuselage de la gaule matinale à chaque réveil de ce beau mois de décembre.

Je vous laisse checker votre Appstore mais les calendriers de l’avent “coquins” fleurissent chaque année, avec certaines spécificités pas désagréables telles que “calendrier de l’avent naines coquines” “big ebony mamma advent calendar” que je me permets d’ailleurs de vous recommander, ou “MILF advent calendar” pour les connaisseurs.

Marc Dorcel avait fait son calendrier de l’avent une année mais je ne sais pas s’il a récidivé dans la magie de Noël. Je vous laisse vous renseigner.

Mais assez causé des plaisirs religieux et familiaux des fêtes de fin d’année, tapons dans le dur.

J’aime décembre parce que l’apéritif commence tôt. A 16H30 en plein mois de juillet, les plus téméraires opteront éventuellement pour une petite bière ou un rosé frais de tantouze.

Mais à 16H30 par un beau samedi de décembre glacial et sec, le doux parfum de vin chaud émane des commerces et des troquets alentours, me donnant irrémédiablement une forte envie d’en découdre avec cette merde au goût de cannelle.

On va pas se mentir, le premier trempage de lèvres dans un verre de vin chaud est un billet Aller Simple vers l’extase et la fuite de neurones. Une drogue dure dont les origines teutonnes et alsaciennes ne seront une surprise pour personne quand on connait la recherche permanente d’efficacité chez nos cousins Germains.

En fait, cette récréation du corps et de l’esprit qui pourrait aussi s’apparenter à une drogue dite de fantaisie, tant par son prix défiant toute concurrence que par sa propension à trouver le chemin du cerveau en un temps record, vient généralement conclure une journée faite d’agacements et d’humiliations.

Parce que les samedis de décembre sont bien évidemment toujours et systématiquement consacrés à ces putains de course de Noël pendant lesquelles on creuse notre découvert pour offrir des cadeaux chers et hideux à des gens dont on se tamponne le coquillard format poster.

– Dis donc chéri ? Tu veux descendre en ville avant le déjeuner ou après ?

Disait la femme toute contente d’aller à la ville reluquer les beaux jeunes hommes et faire admirer ses dernières bottines blanc nacrées commandées à la hâte sur le site internet de Pimkie.

– Avant !! Comme ça on ira se faire un burger chez Hippopotamus entre deux courses !!

Répondit le mari trop heureux de pas se farcir les éternels nuggets Leader Price du samedi midi, oubliant de mentionner que les serveuses de chez Hippo ont cette élégance lui rappelant les hôtesses du Juste Prix au moment de présenter la vitrine.

Bon, déjà, la descente vers la ville est houleuse. Ils ont pas fait 3 virages dans la descente de Châtillon sur Chalaronne que, déjà, Mevan, survêt 3 bandes à pressions assorti à celui de son père, commence déjà a brailler sa race.

Puis vient le moment de se garer. Evidemment, le samedi, toute la région descend à la ville pour faire ses petites commissions. Le gros Titou s’est déjà fait recaler de 3 parkings complets et a bien compris qu’il va encore se prendre 35 balles de stationnement gênant.

Et puis sa femme, le cul posé sur les tibias et qui n’a pas perdu un gramme depuis son accouchement alors que Mevan va quand même sur ses 6 ans, prend le lead des opérations et traine la petite famille de boutique en boutique pour gâter tout le monde.

– Chéri t’en penses quoi de cette petite lampe pour tes parents ?

Dit-elle depuis le rayon décoration du Tati de la rue Grenette.

– Très bien, très bien… 

Le gros Titou, la lampe pour les parents, il s’en cognait pas mal. Lui ce qui l’intéressait, c’était le rayon sport avec les mini-cages de foot pour salon. Et puis surtout la caissière, une grande gigue toute fine avec un cul de 12 et un t-shirt rose qui lui moule les meules.

Sont bonnes ces petites beurettes” qu’il marmonne dans sa barbe, l’air dépité en regardant avec dégoût le fion de méduse de sa femme qui s’approche de lui avec un shampooing colorant rouge bas de gamme pour se refaire la mèche de devant.

La journée se poursuit dans tous les magasins de la ville, se faisant bousculer sur les trottoirs, devant faire pisser Mevan contre un poteau en exhibant son vermicelle de contrebande aux passants.

Et puis vient 16H30, heure à laquelle le gros Titou en eut définitivement plein le cul de trimballer son cageot et son morveux dans toutes les boutiques du bled.

Une petite rue piétonne, un peu de musique, 3 petites bourgeoises blondes au nez aristocratique et à l’écharpe Burberry démodée mais bien dans le thème l’alpaguent:

– Monsieur, un petit verre de vin chaud ? C’est 2€ et c’est au profit du Secours Catholique !

Normalement, le vin chaud, il le préfère quand c’est une ancienne Miss Tuning qui lui sert sur un marché de Noël avec un bonnet de lutin, mais là, après 6H à marcher dans le froid et à surveiller que son rejeton ne se foute pas sous les roues d’une voiture, il va pas faire la fine gueule le gros Titou.

“Si c’est pour une oeuvre, là c’est autre chose…” qu’il disait en tentant d’imiter Lino Ventura dans Les Tontons Flingueurs.

Le vin chaud est au samedi de courses de Noël ce qu’est le petit jaune à la pétanque entre couilles. A la fois un must mais aussi une obligation.

A la différence près que le vin chaud réchauffe le corps et le coeur, et qu’il permet aux restaurateurs de se débarrasser de leur stock de beaujolpif nouveau dont plus personne ne veut depuis 2 semaines.

Moi, cette merde violette et tiédasse aux goûts de cannelle et d’orange, c’est ce que je préfère dans ces putains de fêtes de fin d’année. Alors pour ce premier samedi de l’avent, je vais m’en foutre plein le lampe !

TGIF

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