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L’épineuse | Génération rupture

by • Mar 16, 2015 • L'EpineuseComments (0)4660

Précautions d’usage : monsieur ce que tu vas lire ne va pas toujours te plaire, mais crois moi c’est pour ton bien.

Cher toi, alors que ton épineuse savoure pleinement sa vie sentimentale parfois riche en déconvenues, voilà qu’elle assiste impuissante autour d’elle à la déchéance des couples qui rythmaient son Facebook, ses apéros, ses coups de téléphones. Alors que le temps lui ne cesse de nous échapper, alors que nous pensions génération’90 que nous serions mariés et parents vers des 30 ans qui semblaient aussi lointains que la vie active, la plupart d’entre nous en sommes là : célibataires, jeunes largués ou jeunes largueurs. Génération rupture, explication d’un phénomène qui déçoit.

Cette semaine, je ne veux pas dépeindre les raisons masculines qui entraînent des couples en baux 3-6-9 mais bien un problème de génération et allons même plus loin par l’émancipation de madame ! Là où nos parents étaient déjà pour la plupart proprios avec mioches et vacances à la mer, voilà que nous trentenaires de 2015 sommes à l’écoute d’une seule chose : M O I, M O I, M O I.  Madame a laissé derrière elle, casseroles et fers à repasser pour enfiler ses plus belles tenues professionnelles. Aujourd’hui dans bien des couples, c’est elle qui porte la culotte et monsieur pendant un temps ne s’en plaint pas. Là où la famille était maitre-mot aujourd’hui l’épanouissement personnel passe avant tout, madame veut le beurre, l’argent du beurre, la crémière, la vache, la ferme, pendant que monsieur se projette sur des relations invraisemblables avec toutes couvertures de magazines ou femmes en chaleur croisées sur son chemin. Nous avons perdu le goût du partage et faisons passer notre personne avant tout, une solution qui à court terme permet certes un sentiment de liberté mais qui nous réserve la maison de retraite S E U L (E).

Nous ne savons plus nous projeter, concevoir des plans à 15 ans. Nous sommes dans l’immédiat et dans la satisfaction de nos besoins sur un temps aussi court que nos ambitions. Nous oublions que nous allons nous aussi vieillir et prenons chaque jour un peu plus le risque de finir comme les vieux cons qui nous insupportent à Monop’/Carrefour/Lidl le samedi aprem’. Carpe Diem, elle est belle cette phrase ! L’avons-nous trop bien comprise ou trop mal interprétée, avons-nous réellement conscience de l’avenir que nous nous réservons. Cette liberté de célibataire a un prix, mais personne ne l’a encore payé, nous n’avons aucun recul sur les dégâts que provoquerons nos envies de toujours plus et d’autres choses. Là où nous critiquons corps et âmes les mariages à 25 ans, les gosses à 22, qui provoquent des besoins de boîtes de nuit à 40, qu’en sera t’il de notre introspection à 40 ans, quand on aura tellement pensé à notre M O I qu’il n’y aura finalement plus que lui pour vivre au quotidien ? Sommes-nous devenus amoureux de nos relations de couple avec nous-même, je nous pose la question.

Génération rupture, on se sent forts, maîtres de nos vies, persuadés qu’un(e) de perdu(e) vaut dix de retrouvé(e)s, on a juste oublié la partie “qualitatif”. On a pas finalement fait mieux que nos parents, on a pas réussi à trouver les secrets de la vie à deux, on a juste choisi de la repousser au maximum. Finalement à force de vivre entre Tinder, Grinder, Adopte-un-mec, Meetic, il nous restera peut-être un jour la possibilité d’accoucher d’une appli IPhone. Nos conjoints et conjointes ne sont pas des cadeaux de Noël qui une fois déballés nous rappellent que l’année prochaine il y en aura d’autres. Nous pensons beaucoup à nos petites gueules d’anges cons et un jour nous risquons bien de les voir vieillir avec un seul reflet dans le miroir.

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