Gueule de bois : le ridicule devrait tuer.

by • Jan 20, 2016 • LifestyleComments (0)2684

Les flash de honte propres à la gueule de bois durant lesquels vous n’avez qu’une vision floue de vos actions peu glorieuses de soirée alcoolisée de la veille. Et ne prenez pas cet air détaché ! Vous savez bien de quoi je parle.

Le sang glacé, un frisson le long du dos, des relents d’alcools (au pluriel)… Non. je n’ai quand même pas fait ça ? SMS à la copine co-pilote de vos beuveries. Confirmation inéluctable : oui tu as twerké sur le bar, oui tu as dit à la nouvelle copine d’untel qu’elle a un gros cul (à peu près 28 fois) et oui, tu as vomi sur tes propres escarpins en daim, devant le videur. Ah. Un vague sentiment de honte est bien souvent un des symptômes de la gueule de bois. « This is super awkward » comme dirait la déesse callipyge Kim K. Le ridicule ne tue pas selon l’adage. Et bien il devrait ! Au moins une fois, pour l’exemple. Et si c’était le cas, avouons-le, nous ne vivrions pas vieux.

Les soirées-qu’on-préferait-oublier-à-tout-jamais sont un problème universel. Vous savez, celles que vos potes évoquent en public via des messages subliminaux peu subtiles avant que vous leur lanciez un regard noir de haine. Celles que vos amis racontent à demi-mots devant votre nouveau mec. La soirée. La fameuse. Où vous vous êtes donné en spectacle, récoltant, au passage une cicatrice et une vidéo dossier enregistrée sur l’iPhone d’un témoin consciencieux. Surtout que ce genre de bévues constitue, pour votre équipe de bringue, un souvenir impérissable, objet de moult blagounettes odieuses, qu’ils se narrent parfois, ponctuant le récit de « t’aurais dû la voir » et de « qu’est-ce qu’on a rit ».

Et non, le citrate de betaine n’atténue pas ce sentiment insupportable lié à la réalisation d’une connerie. Dans le meilleur des cas vous avez juste tenu la jambe 25 minutes à une pauvre meuf dans les toilettes qui était aussi bleue que vous, dans le pire des cas, il y a un type à poil dans votre pieu. Ami, vague connaissance, cousin d’une connaissance ou parfait inconnu, il s’avère tout de même que sa présence entre vos draps est plus gênante que celle d’une colonie d’acariens. Piteux souvenir d’une partie de jambes en l’air rapide et médiocre suivie d’une pause vomi salutaire. D’ailleurs la nausée est encore présente, Dom Juan aussi. Généralement le séducteur se tire direct à la vue de votre gueule défaite et de votre pantalon de jogging spécial lendemain de cuite.  S’il est tenace il ira jusqu’à rester boire un café, contemplant avec terreur votre oeil vitreux entouré de mascara et vos cheveux gras qui sentent le fumoir. Beurk. Allez dehors. Merci. Au revoir. C’était sympa. N’appelles plus jamais.

Après avoir tenté d’avaler quelque chose de consistant (des chips) vous entamez une séance de flagellation rituelle. Jamais plus je ne boirais. Jamais jamais c’est promis. Dés demain je me mets au pilates, j’arrête les mojitos, je bois des healthy drinks céleri/betterave/gingembre. Mal de crâne fourbe, estomac en vrac et descente de Perrier à même la bouteille depuis le fond de votre lit. Ce n’est plus une gueule de bois à ce niveau là, c’est la gueule béton armé du sarcophage de Tchernobyl. Option envisagée :  vivre éternellement dans un fort bâti avec votre couette et vous enterrer là pour le reste de l’éternité, ou du moins jusqu’à ce que tout le monde soit mort et/ou ait oublié vous exactions de la veille. Aspirine.

lendemain de soirée

Les moments awkward évoluent avec le temps. À 12 ans c’est le fait que vos parents vous déposent au collège en monospace avec leur playlist Michel Sardou, à 30 piges c’est de croiser votre boss en club échangiste. À partir de 15 ans, la honte est liée à une action foireuse sous alcool dans 70% des cas (20% sont liés à une activité sexuelle hasardeuse, les 10 derniers ont plus ou moins un rapport avec votre mère). Il n’empêche que la sensation est toujours aussi désagréable. Alliée à la déshydratation  de la gueule de bois, c’est un véritable supplice. Réputation ternie à jamais que vous essayez de redorer tant bien que mal avec une longue douche brûlante et plusieurs brossages de dents.

Le principal défaut du ridicule (en plus d’avoir un fort potentiel comique auprès de votre entourage) est qu’il est tenace. Il ne se laisse pas oublier si facilement. Ça ne vous est jamais arrivé à vous, dans un moment d’insomnie de repenser à tous les trucs bien cons que vous avez fait/dit ? Comme si votre cerveau malade et masochiste prenait un malin plaisir à faire défiler votre vie devant vos yeux en une suite de moment gênants. « Dis-donc meuf, vu que t’arrives pas à dormir et que tu te lèves dans 5 heures, je voulais m’assurer que tu te rappelles avec exactitude du dîner de Noël chez tes beaux-parents, surtout du moment où tu as recraché une huître par le nez dans ton assiette de saint-jacques…. » Merci cerveau, merci. heureusement que je peux compter sur mon foie, au moins.

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