TGIF – THANK GOD IT’S FRIDAY | 07 Novembre 2014

by • Nov 07, 2014 • T.G.I.F.Comments (1)6577

Ces messieurs dames bonjour,

Nous terminons dans la joie et la bonne humeur la première semaine de Novembre, jadis appelée Brumaire par nos ancêtres révolutionnaires de la fin du XVIIIème. Il devait sûrement faire un temps aussi dégueulasse à l’époque que cette semaine, remettant en cause la théorie du réchauffement climatique. Et bim.

N’ayant pas de char à voile ni de vélo à flotteurs, c’est donc en métropolitain, appelé désormais métro, que je me suis rendu au bureau en début de semaine. Je veux pas faire mon bourge, mais j’avais oublié que les gens pouvaient poquer du derche et se taper des auréoles sous les bras dès 8H du matin. Quand on leur a dit que la crise allait les mettre à sec, ça voulait pas dire de ne pas se savonner avant essorage.

Me retrouvant enfin dans un univers calme et chamaré, c’est cette semaine aux sons de Carmen et de Maria Callas que je tente de trouver un moment d’inspiration pour satisfaire mes obligations contractuelles avec les deux autres co-fondateurs de ce “webzine pour hommes”.

Réalisant tout à coup que l’opéra m’emmerdait, je viens donc de passer aux quatre saisons de Vivaldi. Et bah c’est marrant, mais au lieu d’avoir envie de fermer les yeux pour profiter de l’oeuvre de cet immense génie, j’ai juste l’impression d’être entrain de téléphoner à la CAF.

Bon, je vais aborder un sujet pas super propre, j’aimerais par avance que vous m’en excusiez… Ceux qui me connaissent le savent, ceux qui me lisent assidument l’ont peut être deviné, mais voilà quelques mois que je suis retourné sur le marché du célibat. Ni fleurs ni couronnes, merci. Vous vous rappelez du mythique dialogue de la Vérité si je mens entre Patrick Abitbol et Yvan : « Une date, c’est tu crois que tu vas niquer mais en fait tu niques pas. »

Bon, plantons le décor, à défaut d’autre chose. La petite trentaine, citadin, l’impression de ne voir que des gens que vous connaissez déjà et surtout un désagréable constat : toutes les meufs que vous trouvez bonnes sont en couple. Et encore en couple vous vous en sortez bien, en ce moment elles sont surtout en instance de mariage et on vous annonce 3 « heureux évènements » par semaine depuis la rentrée.

Il ne reste pas 36 solutions si vous souhaitez rester vivre dans la même ville :

– Baissez vos exigences physiques
– Baissez vos exigences morales
– Faites dans l’importation
– Faites le crevard acceptable sur Tinder
– Faites le mort de faim inavouable sur Adopteunmec.com

Autant la jouer franc jeu entre nous, ça fait belle lurette que je me suis assis sur les exigences que j’avais à 16 ans. J’ai eu moi aussi l’envie de taper dans la Parisienne, la Marseillaise, la Londonienne et même l’Estonienne, mais il a fallu se rendre à l’évidence : le coût à l’importation freine considérablement votre investissement, surtout depuis que mon grand âge m’a rendu inéligible à la carte 12/27 de la SNCF.

Ayant dépasse le stade du crevard acceptable sur Tinder, que je trouve d’ailleurs en totale perte de vitesse pour les 25/30 et sur lequel on ne trouve plus que des faux profils nous disant « Je suis très coquine, connecte toi au www….. » je suis donc retourné à mes premiers amours : Adopteunmec.com

Qu’on se mette d’accord d’entrée de jeu : j’ai honte ! C’est marrant d’ailleurs, le principe est pourtant le même que Tinder, à savoir qu’on se met sur un portail pour tenter de pécho par n’importe quel moyen. Pourtant, personne n’a spécialement honte de dire en dîner qu’il est sur Tinder. Il arrive même régulièrement qu’un mec ou une fille dise avec un aplomb tout à fait spectaculaire « Attends tu peux répéter steuplait j’étais entrain de répondre à un avion sur Tinder ». Du coup la semaine dernière, à un anniversaire, je parlais d’une petite date que j’avais eu dans la semaine. A la fameuse question « Vous vous étiez connus comment ? », je me suis permis de répondre tout à fait naturellement « C’est une petite d’Adopte ». Grand silence, suivi par un général « Putain mais t’es vraiment un crevard quoi !! ».

Les mecs de Tinder ont tellement bien marketé leur appli que si tu fais la même chose que chez eux sur un autre site tu peux passer pour un gros dégueulasse. CQFD.

Bref, « qu’importe le flacon pourvu qu’il y’ait l’ivresse » disait Alfred de Musset. Dans le cas qui nous occupe, on pourrait le comprendre de cette façon « Ce n’est pas parce que la meuf qui se passe pour la 4ème fois la langue sur les lèvres en me fixant droit dans les yeux vient de adopte un mec que sa pipe sera moins bonne que si je l’avais connu sur Tinder. »

Si la vie de couple est assimilée pour certain à un confort, une routine, la peur de la solitude ou encore la lassitude, je me demande ce qu’il faut penser de la vie de célibataire. C’est un peu le même dilemme que manger à sa faim dans une dictature ou crever la dalle dans une démocratie. (Lisez là plusieurs fois celle-ci, j’en suis pas mécontent). 27 piges, 90 % de vos potes sont en couple et la liste des inscrits à la bringue du week-end se réduit de mois en mois. Même si vous n’y pensez pas encore, vous commencez à vous demander si vous n’allez pas finir comme le pote célibataire de vos parents, celui qui fait rire tout le monde, qui devait certainement niquer de temps en temps jusqu’à 40 ans mais qui doit pas franchement se fendre la gueule les soirs de Noël.

Du coup, comme la vie n’est pas uniquement faite de bringues ou de plans d’un soir, que même vos anciens plans cul qui étaient prêtes à traverser la ville pour venir prendre un tarif à 4H du matin ont réussi à trouver un mec fixe, que vos textos de fin de soirée commencent à rester sans réponse et que rouler des pelles en boite de nuit ne vous amuse plus tant que ça, vous commencerez donc à songer à un peu de stabilité. Bien sûr, dans le fond la vie de couple vous fait peur, mais sautons le pas.

Comme il est peu probable que l’amour surgisse de la part d’une fille que vous connaissez bien, il va donc falloir se coltiner le soir de la première rencontre.

Enfin avant ça, dans le cas où vous l’auriez rencontrée via un site à la con, vous allez en plus devoir trouver une phrase d’accroche rigolote pour qu’elle daigne vous répondre… Non parce qu’en plus de nous emmerder, elles sont exigeantes sur l’introduction. Interdits les “Salut, ça va ?” ou “Hello, tu passes une bonne soirée ?”. Comme quoi il n’y a finalement pas de règle, j’ai tenté l’effet inverse avec un splendide: “Hello, je te dirais bien bonsoir en te parlant de la beauté de tes yeux, mais clairement je me suis arrêté sur la partie de ton profil qui stipulait que tu pratiquais la fellation sous la douche. Ayant moi même une douche de grande taille, je pensais joindre nos compétences”. C’est la seule qui a répondu de manière durable…

Viendra assez vite le moment où vous aurez l’envie d’en découdre. Vous lui proposerez donc un verre, un soir, généralement prévu 5 jours en avance. Comme on n’est pas à l’abri que ce soit un abominable thon et que, le cas échéant, vous n’avez pas du tout envie d’être vu avec elle par vos potes, vous allez mettre ces 5 jours à profit pour trouver un endroit que vous ne connaissez pas, que vos potes ne doivent pas connaître, dans un quartier où vos potes ne vont pas et surtout qui vous fera passer pour un mec qui aime les bonnes choses, sans être bling bling, sans être plouc, sans être trop roots… bref, un bar à vin quoi !

Et viendra ce putain de texto une heure avant. Comme dans les sketchs bas de gamme, la meuf va se fendre du sms qui vous donnera l’envie de rester chez vous, vous rappelant que vous êtes quand même en train de vous refaire une gueule pour aller boire un canon à l’autre bout de la ville avec une meuf pas foutue de trouver un mec dans la vraie vie. Le fameux texto: “Hello, tu veux qu’on se retrouve avant ou directement dans le bar ? Quoi qu’il arrive tu me reconnaîtras assez vite j’espère. Dans le doute j’ai un pull rouge…” 

Bref, le rendez-vous est pris et même si à cet instant précis vous regrettez, vous allez quand même honorer vos engagements et vous pointer à cette fameuse date. Qu’on se mette d’accord tout de suite, si vous y’allez c’est parce qu’il y’a un moment où sur une photo vous l’avez trouvé bonne. Et aussi parce que vous vous dites qu’elle est bonne. Et surtout parce que vous vous dites qu’il y’a peut être moyen de tirer un coup…

Qu’on se mette d’accord une deuxième fois, vous serez déçu en arrivant et probablement elle aussi. Mais enfin une fois cet instant gênant de la petite bise pour se dire bonjour, généralement accompagné d’un “Tu vois que je t’ai reconnu” pour détendre l’atmosphère, il faudra bien se mettre autour d’une table, commander et entamer une conversation.

C’est quand elle vous aura repeint 4 fois le portrait de sa famille et qu’elle vous aura posé cette putain de question “Et toi ? tu m’as pas dit si tu avais des frères et soeurs” que vous vous poserez intérieurement les seules questions qui vaillent la peine:

– Est-elle assez jolie pour envisager de pousser l’apéro vers un dîner ?
– Ai-je suffisamment envie de la ramener dès ce soir pour répondre à ses conneries ?
– Au fond, est-ce-que je serai pas mieux avec un plat de pâtes devant la téloche ?
– Est-ce-qu’elle est venue pour s’occuper ou pour trouver l’amour ?
– Est-ce-que je tente tout de suite le super banco en lui expliquant que j’ai un excellent Bordeaux à la maison ?

De mon côté j’ai trouvé une petite astuce pour vexer personne et faire gagner du temps à tout le monde. Le matin du rendez-vous, je précise par sms que si je commande un Ricard, c’est que clairement j’ai pas envie de pousser l’apéro plus loin et qu’on a meilleur compte d’appeler ses potes pour prolonger la soirée avec eux. C’est un peu fourbe mais au moins il n’y a pas de gène. Simplement, si la fille vous plait et que vous souhaitez réellement vous faire un Ricard, n’oubliez pas de lui préciser…

Excellent week-end les copains !

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