L’Elégante | L’Effronté est-il tatoué ?

by • Apr 29, 2015 • L’EleganteComments (0)6025

A l’heure où un français sur cinq de 25 à 34 ans est tatoué, et où nous nous apprêtons à bientôt voir débouler sur les plages des œuvres plus ou moins réussies, l’Elégante s’est interrogée sur le fait de savoir si le tatouage était stylé.

Alors même que dans les sociétés primitives, le tatouage avait un rôle social ou religieux, et marquait l’appartenance à une communauté, il est paradoxal de constater qu’à l’inverse, dans nos sociétés « évoluées », le tatouage fut au contraire à ses débuts circonscrits aux marginaux, aux marins et aux bagnards, bref pas vraiment au haut du panier de la société.

Ce temps est maintenant tout à fait révolu, puisqu’à peu près toutes les classes de la société sont aujourd’hui tatouées, avec tout de même la persistance de la notion de classe, puisque ce n’est pas tout à fait la même chose de se faire tatouer par Tintin, le tatoueur le plus célèbre mainstream de France, que par l’inconnu du coin.

Si l’Elégante n’est pas vraiment fan du tatouage, tout simplement parce qu’elle a du mal avec le concept d’un dessin qu’elle aimerait avoir sur sa peau de manière définitive, elle reconnaît que certains peuvent être vraiment sublimes.

Tatouage et anticonformisme

Oui être tatoué, c’est rock, déraisonnable, insolent, impertinent et sexy. Mais quand tout le monde se retrouve tatoué, n’est-ce pas de garder sa peau nue et intacte qui devient rock, déraisonnable, insolent, impertinent et sexy ?…

Et puis le problème majeur c’est que le tatouage résiste mal aux tendances. On a eu droit au dauphin sur l’omoplate, au tribal au bas des reins, à la salamandre sur la cheville … et l’Elégante ne peut s’empêcher de penser à  la marée de futures mamies des années 2070 qui auront des tatouages « wanderlust », étoiles, plumes, triangles et autres symboles infinity (ce dernier est une spéciale dédicace à la copine que j’ai suivie dans une boutique de tatouage de Châtelet pour se faire tatouer à deux un infinity sur le poignet, avant de me dégonfler au dernier moment et de quitter le lieu en courant, en prétextant une pause clope au tatoueur…).

 Un choix assumé

Quid de l’Effronté me direz-vous ? Cher Effronté, je te dirai de te tatouer si le cœur t’en dit, mais que quitte à le faire, autant se faire tatouer une vraie œuvre d’art, qu’un petit truc riquiqui pas assumé.

Quant à l’emplacement du tatouage, tout se fait aujourd’hui, de la poitrine, sternum, mollets, omoplates ou épaules, à des endroits plus excentriques comme la paupière ou l’intérieur de la lèvre, mais là encore, le choix vous appartient, tout en conservant en mémoire, que socialement, il y a tout de même des emplacements qui passent mieux que d’autres…

C’est malheureux mais c’est comme ça,… Si à Londres personne ne serait surpris de voir un avocat ou un trader tatoué, en France, une large frange de la population considère encore le tatouage comme un marqueur social, et il peut devenir compliqué de négocier un prêt immobilier avec sa banquière quand on arbore le tatouage LOVE / HATE sur les poings de Robert Mitchum dans « la Nuit du Chasseur » (chef d’œuvre de 1955 à voir absolument).

Et pour ceux qui se sont fait tatouer le nom de leur douce, qui n’a pas passé l’hiver, ou une des horreurs précitées passées de mode, le mieux est encore de l’assumer complétement. D’une part parce que le laser en plus de faire un mal de chien et de ne pas être bon pour la peau, n’est carrément pas donné, d’autre part parce qu’avec un peu de chance dans quelques années, le kitsch deviendra vintage ?…

Pour les Effrontés, tatoués ou non, que le sujet intéresse, il y a une expo en ce moment au musée du Quai Branly dont le conseiller artistique n’est autre que le susnommé Tintin. Elle dure jusqu’au 18 octobre 2015 !

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