TGIF – Thank God It’s Friday | Chronographe du week-end

by • Oct 16, 2015 • T.G.I.F.Comments (0)2612

Salut les coquins,

Cette fois ci nous y sommes. Temps de merde, nuit noir en sortant du turbin, le teint plus blanc qu’une merde de crémier et le bout du pif rougit par l’humidité. La doudoune est ressortie, le chauffage remis en route et l’ancienne stagiosse devenue membre éminente de la boite vient de me fusiller définitivement le moral en me disant “Oh on passe aux heures d’hiver pas ce dimanche mais celui d’après”. 

Bref, comme disait Francis Cabrel les années passent comme des semaines et on se retrouve à quasi 30 balais avec des réflexes d’adolescent, comme par exemple écouter l’album première consultation de Doc Gynéco en écrivant ces lignes, et se rendre compte qu’on connait encore par coeur un album sorti en 1996.

Il y’a des gens chez qui la météo pourrie rend malade, moi ça me rend nostalgique, allez chercher…

A l’aube d’un nouveau week-end, ou plutôt d’une fin de semaine pour faire plaisir aux ennemis des anglicismes, je me souviens de l’évolution de nos week-ends depuis notre plus tendre enfance. Toutes ces histoires me poussent à faire un peu de sociologie façon Claude Levi’s Strauss, mais plutôt dans un autre type de spécialité, genre chronographe du week-end.

Petits, nous attendions le week-end pour pouvoir profiter de notre chambre et de nos jouets. Si nous étions sages, on avait le droit de se coucher un peu plus tard que d’habitude pour regarder la télé avec nos parents. Quand on y pense, ils auraient mieux fait de nous habituer direct à nous coucher tard, ça leur aurait éviter de se faire réveiller à l’aube pour quémander le petit-déjeuner. “mais on avait dit qu’on ferait des Knackis” “mais enfin mimi il est 10H !”.

Vers le début de l’adolescence vinrent les premières booms. Aprèms festifs se déroulant généralement dans un garage où chacun pouvait sortir ses plus beaux habits pour séduire le sexe opposé. Le roulage de pelles était l’objectif numéro un de tous ces jeunes loups déguisés en agneaux alors que les filles, ces sales bêtes frigides, restaient entre elles au milieu de la piste de danse improvisée (le terme Dance Floor viendra sur nos lèvres bien plus tard). Dans quelques cas, une cigarette faisait son apparition, faisant de son propriétaire l’attraction numéro un de l’après-midi. Quoi qu’il en soit, les pulsions sexuelles chez les mecs démarrent à ce moment là de leur vie, début donc d’une frustration partie pour durer quelques années. Enfin tout dépend des cas…

Vers 15-16 ans, il est admis que l’on a le droit de faire quelques trucs sans la présence systématique d’un adulte. Quelques soirées commencent à être organisées chez les amis ayant la chance d’avoir des parents acceptant de les laisser un week-end sans surveillance, ou qui ont des grands frères cools. A cet âge là il est convenu de fumer et de boire des bières si l’on veut briller en société. C’est de toutes façons à ce moment là que l’on a nos premières relations amoureuses, et bien souvent sexuelles. Nous ne sommes pas encore des adultes mais on est persuadé que oui. Généralement, les vendredis après les cours sont passés dans un bar à proximité du “bahut”, les samedis après-midis à faire du sport pour les garçons, du shopping pour les filles, en préparation de la fameuse petite soirée du samedi soir, point d’orgue du week-end qu’il ne faut surtout pas manquer pour ne pas passer pour un blaireau (maintenant on dit boloss), et ne pas être largué dans les discussions de la semaine en cours. “Putain mais Kevin il m’a trop fait rire quoi, en plus il était trop beau avec sa chemise à carreaux”. C’est à cette période que les filles ne parlent pas mais qu’elles crient, que les mecs sont ultra cons et que leurs parents ont des envies de meurtre. On les comprend volontiers… Bref, les deux sexes rêvent de se sauter dessus et les filles tentent encore de nous faire croire que jamais elles ne suceront parce que c’est trop dégueulasse. Patience les gars, ça va pas tarder…

De 17 à 22 ans, les soirées se ressemblent un peu, savant mélange de soirées chez des potes et de sorties en bar/boite/pub, mais aussi de devoirs, révisions et autres réjouissances propres à la scolarité. C’est la fin de l’âge con et le moment où notre avenir se joue. Chacun en a généralement bien conscience mais on ne vit qu’une fois. Question sexualité, c’est la fête à neuneu, les filles devenant même plus intéressées que les mecs sur le sujet. Si vous êtes pas trop con, un minimum beau gosse et que vous êtes sympa, vous serez vite le champion.

De 22 à 25 ans, les premières gueules de bois bien difficiles pointent le bout de leur nez. C’est d’ailleurs pendant ces 3 années que l’on entendra le plus souvent “oh non mais je bois plus une goûte d’alcool quoi !!!”, avec la réponse du pote marrant “enfin jusqu’à ce soir quoi, hihihihi”. Les soirées ressemblent pas mal à celles que nous passons depuis des années et une lassitude commence à se faire sentir chez chacun. D’autant plus que c’est la période où tout le monde a réussi à plus ou moins se maquer, entraînant des petites jalousies et révélant des profils pantouflards chez des potes jadis rois des podiums. “Putain mais depuis qu’il est maqué il sort plus, il fait trop chier.”

25 ans est là. Sauf les futurs médecins et juristes, tout le monde bosse et gagne un peu sa vie. Enfin non je rectifie, tout le monde est en âge de bosser et, crise aidant, la moitié des copains cherche du boulot. C’est à cet âge là qu’on opte plus volontiers pour “un petit resto, j’ai réservé pour 10, après on verra ce qu’on fait mais on peut quand même aller prendre un verre.” C’est systématique: le petit verre se transforme en bringue du siècle. Vous débarquez en meute dans la boite de nuit dans laquelle vous avez passé votre fin d’adolescence, claquez la bise au videur en faisant en sorte de se faire reluquer la gueule par les 3 blondasses de 20 piges clairement fringuées pour se faire secouer sur une banquette arrière, puis parlez bien fort au comptoir pour que la moitié du bordel comprenne que vous veniez vous arsouiller la tronche ici bas alors que qu’eux jouaient encore avec leur caca. Si d’aventure vous êtes bien potes avec le patron ou le barman, considérez qu’il va vous falloir une boite de capotes pour bien terminer la soirée.

On va pas se le cacher, l’intérêt d’avoir 30 piges est surtout de pouvoir élargir considérablement notre panel de chopes potentielles…

Cette grosse bringue, généralement le vendredi, donne un samedi plus facilement passé autour du comptoir d’un pote qui a eu la bonne idée de se prendre un appart avec cuisine US qu’à arpenter les boites de nuit comme la veille. Clairement, deux soirs de suite, ça devient complexe…

Bien heureusement, la trentaine arrive et on a gardé notre côté gros con. C’est pas parce qu’on commence à avoir des rides sur le front, que les pouffiasses nous demandent du feu en nous vouvoyant et que cette pute de caissière du Franprix à côté du bureau s’obstine à m’appeler Monsieur qu’on est bon pour la casse et la retraite anticipée. Bien au contraire, le trentenaire moderne est beau comme un camion, plus distingué que ces sales petits merdeux de 25 berges et a surtout les moyens de faire rêver la jeune étudiante tout à fait comestible.

Ce luxe va malheureusement bientôt disparaître et viendra le temps où le week-end servira à recharger les batteries et à profiter de notre femme et de nos enfants. Ce temps qui sera sûrement très heureux arrive vite, très vite.

C’est pourquoi les amis je vous demande de profiter de votre jeunesse et de vos week-ends festifs tant que vous pouvez. Parce qu’on se souvient tous de la première fois où l’on est allé en boite, mais ce sera que des années plus tard que l’on saura qu’elle fut la dernière…

Bon week-end !!!

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