Bonjour la France du vendredi,
Après Paris la semaine dernière, sa beauté, ses filles, ses joies et ses peines, I’m still in the air dude, comme aurait pu le dire un ami cofondateur et très angloPHILe.
Après différents business Trip à Bruxelles, Bruges, Anvers, Paris donc, Colmar (on en a parlé), je pose encore une énorme upgrade puisque me voici actuellement dans le TER 17609 à destination de Grenoble, et même plus précisément en gare de Bourgoin Jaillieu dans laquelle nous nous arrêtons pour poser d’honnêtes travailleurs matinaux. Vivement la prochaine qui sera nettement plus exotique, nous en reparlerons en temps utiles.
J’ai eu la dent un peu dure la semaine dernière avec la SNCF et je leur dois des excuses. Si le retard est chez eux une évidence, l’absence de service à la limite de la provocation, de temps en temps leurs travers peuvent rendre service.
Parenthèse toutefois. Bien que je n’ai plus droit du haut de mon grand âge à la fameuse carte 12/25, passée par la suite à 12/27, quelques bons souvenirs de cette époque bénie me reste en tête. Bon alors il convient dans un premier temps de rendre hommage à ce génie du marketing, certainement un ancien stagiaire plutôt brillant et qui est donc parti dans le privé, qui eut l’idée de cette carte. Si les voyages forment la jeunesse, il va sans dire qu’un Lyon/Paris aller/retour en TGV au même prix que deux Lyon/Barcelone en avion ça fait mal au cul.
Mais justement, cette fameuse carte 12/25, l’avez-vous déjà oublié ou perdu ? Si c’est le cas mes agneaux vous avez du vous en souvenir. Contrôleur, têtu, refus de comprendre, petit chef, fier comme un bar tabac avec son kepi sur la tronche. Si votre parfumeur, votre boulanger ou même le petit resto de sushis du coin de la rue peut vous retrouver dans son ordinateur et vous dire ce que vous avez commandé dans les 12 derniers mois, le contrôleur de la SNCF n’a lui pas la possibilité de savoir si vous avez une carte 12/25 ou pas… justifiant donc le fait de vous mettre une prune dans la face, histoire que le voyage vous coûte aussi cher qu’un Paris/New York en business. Dans le jargon des écoles de commerce, le petit restaurateur en bas de chez vous a donc un meilleur outil CRM que la SNCF.
Enfin bref, ce matin réveil 6H30, j’active la fonction « rappel » du téléphone à la pomme, il re sonne à 6H36, je réactive la fameuse fonction rappel, en appuyant certainement à côté puisque je fermais encore les yeux, et me voilà réveillé 35 minutes avant le départ de mon train. Douche rapide, commande du Uber en me lavant les dents qui m’annonce une voiture dans… 11 minutes. Sprint jusqu’à une borne de taxis évidemment vide, course derrière un bus qui refuse de me prendre au feu rouge comme un espèce de connard qu’il est (je lui souhaite d’ailleurs de se faire agresser dans la journée), puis finalement le Uber qui me chope au vol, et me dépose à la gare à l’heure du train. Me voyant déjà appelé mon auguste client pour lui dire que j’étais un trou de balle pas foutu d’avoir un train à 8H du matin, la SNCF m’a cette fois ci sauvé les miches grâce à son petit retard règlementaire de 10 minutes. C’est sûrement le fameux quart d’heure lyonnais. En tous les cas, ce matin, merci à toi petit cheminot opprimé. Ta retraite à 50 ans, ta prime charbon et tes vacances aux frais du CE sont entièrement méritées.
Cette histoire de borne de taxis vide m’a également interloqué. Voilà plusieurs mois que le gouvernement français souhaite remettre en cause certaines professions dites réglementées comme les huissiers de justice, les notaires, et donc les artisans taxis. De fait, une véritable traque s’organise contre les services de type Uber, taxis jaunes ou chauffeurs privés, et certains prestataires pour ces compagnies se sont fait défoncer par quelques chauffeurs de taxi officiels.
Ces chauffeurs ont acheté des licences très chères et tiennent à leur business dans un contexte économique pas facile, nous sommes d’accord. Mais qu’on m’explique plusieurs choses.
Pourquoi les chauffeurs de taxi sont systématiquement cons ? Enfin pourquoi est ce qu’ils se sentent obligés de vous commenter l’actualité avec des arguments oscillant entre le comptoir et la cour de récré ? Pourquoi est ce qu’on ne tombe que sur des vieux cons aigris ou des jeunes racailleux qui ont trouvé leur vocation en s’inspirant de Sami Nacéri ? Pourquoi est ce qu’on doit payer un supplément pour mettre une valise dans le coffre ? Pourquoi doit-on supporter les insultes proférées par ces trous de balle au reste de l’humanité dont vous faites en plus partie ? Pourquoi est ce que les chauffeurs de taxi du samedi soir se permettent de fumer dans leur bagnole et de griller les feux rouges ? Pourquoi est-ce la seule profession française à refuser d’être payée par carte bancaire ? Et, histoire vraie, pourquoi se fait-on menacer à base de “c’est chez toi ici ? Bah je sais où t’habites mon frère, t’as pas intérêt à faire ta pute sur le pourboire” ?
En fait pourquoi à Londres les taxis sont noirs, à New York jaunes et en France cons ?
Ce pays est composé de lobbies tous plus puissants les uns que les autres et il est évident que depuis toujours la rue gouverne. Au lieu de voir en la concurrence une opportunité de faire mieux, de dire bonjour à son passager, de lui demander si éventuellement écouter de la trans polonaise dès le matin ne le dérange pas, de lui proposer de mettre son sac dans le coffre ou juste de fermer sa gueule pendant la durée du trajet, il faut qu’ils klaxonnent, vocifèrent et bloquent le périphérique.
De toutes façons même si j’adore mon pays qui est clairement le plus beau du monde, j’en ai plein le fion de constater tous les jours son immense capacité d’inertie, l’incivilité croissante qui pousse des connards à faire des fucks aux passants avec la musique à fond, et surtout sa fâcheuse tendance à se branler le cerveau pour trouver la solution à quoi foutre pour ne rien foutre tout en gardant ses acquis.
Pourquoi je suis véreux comme ça moi ? Ah mais oui je suis con, l’été est fini, nous sommes en octobre, dans 3 semaines on allume la lumière à 17H30 et dans 1 mois on se gèle les couilles.
Bon week-end les petits copains, profitez bien des derniers rayons de soleil pour vous faire bronzer la gueule et nous épargner votre teint laiteux et vos boutons purulents.
TGIF !!!
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